Des outils pour les Apprentis Sages
Vous trouverez ici quelques outils utiles à la réflexion. Ils sont de sources multiples, non nécessairement maçonniques. Ils peuvent être utiles aux maçons réfléchissant à un sujet donné comme aux non maçons pour comprendre ce à quoi peuvent réfléchir les Frères et Sœurs.
D’une manière générale, la réflexion développée au cours d’un travail maçonnique se fait sur trois plans :
- Celui de la spiritualité générale dans le cadre de la tradition judéo-chrétienne,
- Celui de la démarche maçonnique,
- Celui de la démarche personnelle du Frère ou de la Sœur.
De l'étymologie de mots utilisés dans les rituels
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➩ Apprenti :
l'index renvoit à l'entrée : Prendre : famille d'une racine indo-européenne ghed « prendre » qui apparait en latin associé au préfixe prae (anciennement prai)
- (1) avec un infixe nasal dans praehendere, variante prehendere, issu de prai-hend-ere « saisir » participe passé prehensus, doù prehensio « droit de prendre quelqu'un, qu'ont certains magistrats » ; composés apprehendere « saisir » et bas latin « saisir part l'esprit, apprendre » qui a éliminé discere ; comprehendere « saisir ensemble embrasser » ; reprehendere « prendre et ramener en arrière », « recouvrer », « blâmer » ; et leur dérivés en -sio.
- (2) sans infixe nasal, dans praeda, issu de prai-heda « ensemble des choses prises à l'ennemi, butin », « gain, profit », d'où prahedari et bas latin depraedari « piller » et leur dérivé.
- (3) probablement aussi sans préfixe, ni infixe nasal, dans hederaz « lierre » dérivé d'un ancien hed-os, qui serait dans cette hypothèse, « la plante qui prend, s'attache ».
- I. mots populaires de la famille de praendere
- A. base -prendre
- [1] PRENDRE Xe s. ; XIIe s. prendre sur soi (une action, une responsabilité), XIIIe s. prendre quelqu'un en (amitié, haine) : latin prendere contraction ancienne de prahendere
- [2] APPRENDRE XIe s. « acquérir une connaissance » et « la communiquer » : aprehendere
- [3] COMPRENDRE XIIe s. « comporter », XIIIe s. « appréhender par l'esprit » : comprehendere
- [4] REPRENDRE XIIe s. « prendre de nouveau » et « faire une observation », XIVe s. « pousser de nouvelles racines » : reprehendere
- [5] EPRENDRE XIe s. « enflammer », XIIe s. sens figuré ; DEPRENDRE XIIe s. « dépouiller », fin XIVe s. pronom « se détacher de » ; SE MEPRENDRE, SURPRENDRE, ENTREPRENDRE XIIe s. : composé de prendre de formation romane
- B. APPRENTI XIIe s. : dérivé formé au moyen du suffixe -is (variante -if au XIVe s.) d'un ancien participe passé aprent, du latin vulgaire apprenditus (mêmerapport entre apprendre et appentis) ; APPRENTISSAGE XIVe s.
- C. base pren [...]
- D. base pris [...]
- E. base prés [...]
- A. base -prendre
- II. mots savant de la famille de prehendere, base prehen, prehens [...]
- III. mots de la famille de praeda [...]
- IV. représentant de hedera [...]
Dictionnaire étymologique du français, Jaqueline Picoche, Le Robert 1992
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➩ Compagnon :
l'index renvoit à l'entrée : Pain : famille du latin panis « pain », d'un ancien pasnis peut-être apparenté à pascere
- (1) base pas, pastillus « petit gâteau (sacré) » et « pastille (pour parfumer l'haleine) »
- (2) base pan, panarium « corbeille à pain » ; panificium « fabication du pain » et bas latin panifex « boulanger », panificare « faire du pain »
- I. base pain (populaire)
- [1] PAIN Xe s. pan, XIe s. pain ; pain bénit XIIIe s. « hostie consacrée » ; XVIe s. sens moderne ; pain d'épice XIVe s. ; petit pain XVIe s. ; pain à cacheter XVIIIe s. panis
- [2] COPAIN XVIIIe s. : altération de compain XIe s. du bas latin (Loi salique) companio, calque du gotique gahlaiba, de ga « avec », et hlaiba « pain (soldat) qui partage la même ration de pain que », mot des mercenaires germaniques servant dans les armées romaines.
- II. base pagn (populaire)
- [1] COMPAGNON XIe s. « qui accompagne quelqu'un », XVIIIe s. « ouvrier du bâtiment » companionem accusatif de companio
- [2] COMPAGNIE XIe s. « préence d'une personne auprès de quelqu'un », XIVe s. unité militaire ; XVIIe s. « société commerciale ou industrielle » ; latin vulgaire compania, dérivé de companio ; COMPAGNE, ACCOMPAGNER XIIe s. ; ACCOMPAGNEMENT XIIIe s. ; ACCOMPAGNATEUR XVIIIe s.
- [3] SE PAGNOTER XIXe s. argot militaire « manque de courage », puis « se coucher » ; sans doute dérivé de pagnote XVIIe s. « mauvais soldat » : issu par un dialecte de l'italien pagnotta « petit pain », sobriquet pendant les guerres du XVIe s. en Piémont, des soldats que se débandaient pour chercher leur nourriture ; au deuxième sens a pu se croiser avec panier à viande « lit » XIXe s. qui aurait subi l'inflence de paillot « petite paillasse »
- III. base pan (populaire, emprunté, savant) [...]
- IV. base past (emprunté) [...]
Dictionnaire étymologique du français, Jaqueline Picoche, Le Robert 1992
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➩ Maitre :
l'index renvoit à l'entrée : Mais : famille d'une racine indo-européenne meg, mag « grand ». En grec megas, megalou « grand », superlatif megistos « très grand »
- En latin (1) magnus « grand, noble, puissant », d'où magnificus « qui fait grandement les choses », « fastueux » ; magnificentia « faste » ; magnificare « faire grand cas de », « glorifier » ; magnanimus « qui a une grande âme »
- (2) le comparatif major (de mag-yo-s), neutre majus « plus grand », d'où majestas « grandeur » et le diminutis majusculus « un petit peu plus grand » ; le surperlatif maximus (de mag-so-mos) « très grand »
- (3) l'adverbe magis « plus », d'où probablement (quoiqu'on ait avancé une étymologie étrusque) magister (avec le même suffixe ter exprimant l'opposition que dans INTERIEUR, EXTERIEUR etc.), littéralement « celui qui est plus (que les autres) », « le maitre » ; magisterium « fonction de maitre » ; bas latin magistralis « de maitre » ; magistratus -us littéralement « maitrise (du peuple) », d'où « charge de magistrat » et « magistrat »
- (4) maia (probablement de mag-y-a) nom d'une vieille divinité italique, d'où mensis maius « moi de mai »
- I. mots populaires ou empruntés d'origines latine
- [1] MAIS ; DESORMAIS ; JAMAIS ;
- [2] MAIRE ; MAIRESSE ; MAIRIE ;
- [3] MAI
- [4] MAITRE XIe s. « personne exerçant une autorité », XIIIe s. formule de politesse, XVIe s. maitre de maison, maitre de soi, magister ; MAITRESSE ; MAITRISE ; MAITRISER ; CONTREMAITRE ; MAITRE QUEUX
- [5] MISTRAL
- [6] MAESTRO ; MAESTRIA
- [7] MISS
- [8] MASTROQUET
- II. mots savants ou emprunté d'origine latine
- A. bases mag(n), max
- [1] CHARLEMAGNE
- [2] MAGNIFIER ; MAGNIFIQUE ; MAGNIFICIENCE ; MAGNIFIQUEMENT ;
- [3] MAGNIFICAT
- [4] MAGNANIME ; MAGNANIMITTE
- [5] MAGNAT
- [6] MAGNUM
- [7] MAGISTERE ; MAGISTRAL ; MAGISTRALEMENT
- [8] MAGISTRAT ; MAGISTRATURE
- [9] MAXIME
- [10] MAXIMUN ; MAXIMAL ; MAXIMALISTE
- B. base maj
- [1] MAJESTE ; MAJESTUEUX ; MAJESTUEUSEMENT
- [2] MAJEUR ; MAJORITE ; MAJORITAIRE ; MAJORER ; MAJORATION
- [3] MAJOR ; MAJORETTE
- [4] MAJORAT
- [5] MAJORDOME
- [6] MAJUSCULE
- A. bases mag(n), max
- III. mots savant d'origine grec
- [1] MEGA
- [2] MEGALO ; MEGATHERIUM ; MEGALITHE ; MEGALOMANE
- [3] TRISMEGISTE
Dictionnaire étymologique du français, Jaqueline Picoche, Le Robert 1992
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➩ Vertu :
famille d'un racine indo-européenne wir. En germanique, got, wair « homme », francique wer dans wer-wolf« homme-loup ». En latin wir « homme mari héros soldat » auquel se rattachent :
- (a) virilis « masculin » et virilitas « virilité »
- (b) virtus, -tutis « qualité viriles », « force d’âme », puis « toute espèce de mérite ou de qualité » (êtres animés et non animés) ; bas latin virtuosus « vertueux »
- (c) virago « femme forte ou courageuse comme un homme »
- (d) evirare « enlever la virilité »
- (e) enfin, vir peut désigner des magistrats, d’où duumvir, triumvir, decemvir « membre d’un groupe de deux, trois, dix magistrats. »
Mot d’origine latine
- A famille de virtus
- [1] VERTU (populaire) XIe s. « vaillance », XIIe s. « qualité morale » et « principe actif d’une substance », XVIIe s. « chasteté » : virtus, -tutis ; VERTUEUX XIe s. ; S’EVERTUER XIe s. « se fortifier » ; VERTUDIEU, abrégé en TUDIEU XVIe s. ; VERTUBLEU XVIIe s.
- [2] VIRUEL (savant) XVIe s. : latin scolastique virtualis « qui a en soi les forces nécessaires à sa réalisation » ; VIRUALITE XVIIe s.
- [3] VIRTUOSE XVIIe s. : italier virtuoso : virtuosus ; VIRTUOSITE XIXe s.
- B famille de vir (savant)
- [1] VIRIL XIVe s. : virilis ; VIRILITE XVe s. : virilitas ; VIRILISER XIXe s.
- [2] VIRAGO XVe s. mot latin
- [3] DUUMVIR, TRIUMVIR XVIe s. : mots latin ; TRIUMVIRAT XVIe s. triumviratus.
Dictionnaire étymologique du français, Jaqueline Picoche, Le Robert 1992