Tout d’abord bonsoir à vous tous ; visages connus et visages inconnus mais y en a-t-il dans le cadre des voies initiatiques qui sont les nôtres, finalement nous cheminons ensemble dans une sorte de proximité qui créé une immédiateté lors même des premières rencontres.
Je profite de ces mots d’introduction pour remercier les animateurs de l’association Cercle Philosophique Comté de Nice qui sont à l’initiative de cette soirée et, d’une certaine manière m’ont proposé le thème qui sera exposé ce soir :
Question d’ailleurs qui sonne presque comme un défi, une interrogation en forme de questionnement sur : Qu’en est-il du Régime Ecossais Rectifié aujourd’hui ? Quelle est la situation dans laquelle il se trouve ? Et si l’on est un peu plus introspectif, en regardant les différentes formes sous lesquelles vit le Régime Ecossais Rectifié, depuis son réveil en 1935, est-ce que les différentes configurations proposées pour le Régime Ecossais Rectifié - qui souvent d’ailleurs il faut l’avouer est beaucoup plus travaillé comme un rite que comme un régime, on va voir qu’est-ce qui distingue d’ailleurs le rite du Régime - l’interrogation subsidiaire qui vient immédiatement après c’est : Est-ce que ces formes sont en conformités avec les vœux des fondateurs de ce système initiatique au XVIIIème siècle ? Si c’est le cas, et bien nous nous en louerons et nous retiendrons ce qui participe de la conformité avec les vues des fondateurs du rite au XVIIIème siècle ; si ce n’est pas le cas, et bien nous dirons aussi pourquoi et comme nous sommes entre nous nous ferons sans langue de buis, en essayant d’éviter le langage par trop diplomatique qui au fond nous évite de penser le fond de la question.
c’est qu’au minimum nous imaginons qu’il y a un devenir pour ce Régime.
Bien évidemment, si un tel titre a été donné à cette communication, « Quel devenir pour le Régime Ecossais Rectifié ? » c’est qu’au minimum nous imaginons qu’il y a un devenir pour ce Régime. Sinon, nous considèrerions que la vie de ce Régime a été écrite au fil des décennies qui nous séparent de sa fondation en 1778 lors du convent des Gaulles et qu’aujourd’hui il n’a plus qu’à sommeiller comme une vieille relique, une sorte d’archéologie vénérable dont il nous faudrait admettre que les temps dans lesquels nous nous trouvons ne permettent plus de le faire vivre selon les intentions de ses fondateurs.
Je signale au passage que ce type de remarque, que je fais de manière assez légère, est considérée comme une évidence par la plupart des obédiences qui aujourd’hui ont à travailler ou font travailler le Rite Ecossais Rectifié.
Pour bien comprendre notre question il nous faut faire un petit voyage dans le temps : Le convent des Gaulles
Pour bien comprendre notre question il nous faut faire un petit voyage dans le temps, pas trop loin et en ce qui nous concerne les uns et les autres nous serons en pays de connaissance puisqu’il s’agit du XVIIIème siècle au moment où un certain nombre de Frères à Lyon vont être réunis à l’initiative de Jean-Baptiste Willermoz, lors d’un convent qu’on va appeler « des Gaulles » précisément parce qu’il va avoir lieu à Lyon, capitale des Gaulles, convoqué le 24 octobre de l’année Julien selon le calendrier templier de la Stricte Observance, ce qui donne selon le calendrier grégorien le 6 novembre 1778.
Les Frères des Directoires des trois provinces du Rite Réformé d’Allemagne
D’où l’explication de cette fameuse fête de l’Ordre du 6 novembre dans le « Code Maçonnique des Loges Réunies et Rectifiées » dont tout le monde imagine qu’elle est là pour célébrer la mémoire de Jacques de Molay et peut-être de quelques Frères de l’Ordre du Temple, ce n’est pas du tout le cas : c’est la date de la réforme engagée par les Lyonnais entourés des Strasbourgeois, entourés des Frères de l’Occitanie, c'est-à-dire en réalité les Directoires des trois provinces du Rite Réformé d’Allemagne comme on disait à l’époque, à savoir le Rite de Stricte Observance constitué par le Baron de Hund au milieu du XVIIIème siècle en Allemagne, importé en France d’abord en 1773 à Strasbourg auprès de la Loge des Frères de Turckheim, Bernard et Jean, La Candeur à l’orient de Strasbourg, premier des Directoires de la Stricte Observance implanté en France, puis Lyon en juillet 1774, exactement au moment où le Baron Von Weller qui était le députatis spécial du Baron de Hund vient à Lyon pour y importer, y introduire le rituel de la Stricte Observance dite Templière d’Allemagne et il vient avec, dans ses bagages, les rituels qui sont pratiqués en Allemagne.
Rituels d’ailleurs assez fastueux et surtout qui présentent une caractéristique très originale par rapport à la maçonnerie continentale telle que pratiquée en France au XVIIIème siècle, avec un système de hauts grades dit « Ordre Intérieur » qui n’est plus maçonnique mais qui est proprement et uniquement chevaleresque. Chevaleresque pourquoi ? Car à l’intérieur on y retrouve, plus du tout les décors, les symboles et le mode de fonctionnement des Loges, mais, on va dire, des formes attitudes, principes qui sont ceux d’une chevalerie authentique.
Du 10 novembre jusqu’au 21 décembre 1778, que va-t-il se passer à Lyon ?
Alors lors de ce mois de novembre 1778, exactement du 10 novembre jusqu’au 21 décembre 1778, que va-t-il se passer à Lyon ? Car si l’on veut savoir ce que peut être le devenir du Régime Ecossais Rectifié et bien il faut savoir d’où il vient, qu’est-ce qu’il est, de quoi il parle, ce qu’il souhaite faire et à quoi il aspire.
Vous savez comme dit le dicton populaire : Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient.
L’idée de Jean-Baptiste Willermoz en 1778 est très claire, [A ces mots, l’appareil enregistreur s’écroula, ce qui nous permet de laisser s’installer nous amis […] Lorsque que nous avons prononcé le mot d’idée claire, concernant Jean-Baptiste Willermoz, les glyphes apocryphes qui se manifestent par la lumière de cet appareil, ont été frappés soudain d’une présence particulière suscitant quelques réactions.]
Alors, nos Frères sont réunis à Lyon autour de Jean-Baptiste Willermoz
Alors, nos Frères sont réunis à Lyon autour de Jean-Baptiste Willermoz, qui ne l’oublions pas, vient de passer plus de deux années entouré des principaux animateurs de La Bienfaisance, c'est-à-dire la Loge de Lyon en compagnie d’une figure tout à fait exceptionnelle de cette période connue sous le nom de « philosophe inconnu », c'est-à-dire Louis-Claude de Saint-Martin qui a quitté Bordeaux depuis 1774 exactement en janvier 1774 et est venu s’installer au logis de Jean-Baptiste Willermoz au Broteau, demeurant en compagnie de Madame Provençale, c'est-à-dire la sœur de Jean-Baptiste Willermoz et on imagine lors de ces longues soirées intimes, ce sur quoi ils ont pu échanger, sachant qu’au même moment se déroulait, quasi à plein temps, parce que lorsqu’on voit les dates des différents séminaires organisés par Jean-Baptiste Willermoz, Louis-Claude de Saint-Martin et Jean-Jacques Croix-d’Auterive, on s’aperçoit de l’intensité de leur réflexion : Séminaires qui ont été baptisés « Les Leçons de Lyon aux Elus Coëns. »
La question de l’enseignement de Martinès de Pasqually
Pendant deux ans, de janvier 1774 jusqu’à juin 1776, tout ce groupe, qui parfois voyait venir des Frères de Paris, des Frères de Chambéry, des Suisses, des Strasbourgeois, des Toulousains, on réfléchi à la doctrine laissée en héritage si l’on peut dire, par le célèbre Martinès de Pasqually, qui avait reçu dans son ordre, avant d’aller quérir un héritage à Saint-Domingue en mai 1772, la plupart des Frères qui sont réunis autour de Jean-Baptiste Willermoz.
Pendant deux ans, on va réfléchir à cette question de l’enseignement de Martinès de Pasqually pour essayer d’établir sa validité, ses perspectives, à quoi il tend et quel est le but, le but propre de l’Ordre dit des « Elus Coëns de l’Univers. » Le but, nous le connaissons, c’est la réintégration de l’Homme plus exactement des êtres dans leurs premières propriétés, vertus et puissances spirituelles divines primitives.
Cet approfondissement des thèses de Martinès, créé autour de Willermoz à Lyon, un véritable foyer d’intérêt extraordinaire pour les éléments propre du Régime de Martinès de Pasqually.
Or la Stricte Observance qui a été importée d’Allemagne, proposant un rituel, un environnement, un cadre infiniment plus organisé plus rationnel que l’Ordre des Elus Coëns de Martinès de Pasqually, qui commençait, qui chaotique, tous les rituels ne sont pas écrits, le Grand Maître, le Souverain Grand Maître, Martinès est une personnalité relativement originale et assez complexe qui obéit très peu aux lois de ce monde. Quoi qu’il en soit le système n’est pas viable du point de vue organisationnel même si du point de vue doctrinal il ouvre des perspectives extraordinaires. Perspectives auxquelles sont absolument fidèles les Frères de Lyon et souhaitent le demeurer.
L’idée géniale de Jean-Baptiste Willermoz
L’idée géniale de Jean-Baptiste Willermoz, qui n’est pas celle de Louis-Claude de Saint-Martin, puisque en 1776, lorsque la réforme dite de Dresde s’installe de manière définitive sur Lyon, il préfère par deux fois en juillet 1774 et août 75, aller se promener en Italie. Il est vrai que l’Italie est un beau pays du point de vue touristique mais le déplacement est diplomatique de la part de Saint-Martin. Il n’approuve que très modérément les initiatives de son ainé en initiation, ainé de tout de même 13 ans, à l’époque c’est beaucoup.
Jean-Baptiste Willermoz est né en 1730, Louis-Claude de Saint-Martin en 1743. Il lui donnera d’ailleurs toujours du titre de « Mon Cher Maître » avec beaucoup de respect, de révérence et Willermoz d’ailleurs ne se fera pas faute parfois de lui tirer un peu l’oreille lorsqu’il le jugera nécessaire dans, d’après Willermoz, sa facilité à répandre et à dévoiler un peu trop aisément la doctrine de leur maître à tous deux à savoir Martinès de Pasqually.
En tout cas, en 1778 l’intention de Jean-Baptiste Willermoz est claire. Il est question dans son esprit de réformer, rectifier la Stricte Observance pour y instiller, y infuser en son sein, l’enseignement de Martinès de Pasqually et en particulier l’ensemble de ses thèses portant sur la doctrine de la réintégration des êtres. Mais d’une manière tout à fait différente qu’on le faisait dans l’Ordre des Chevaliers Maçons Elus Coëns de l’Univers ; avec une propédeutique beaucoup plus adaptée, l’utilisation des symboles proposés par la Stricte Observance, et également une séparation très nette entre les classes distinctes qui vont composer l’architecture du Régime Ecossais Rectifié. Trois classes : la classe des symboles, la classe chevaleresque et au XVIIIème siècle une classe non ostensible dite secrète dont on ne parlera d’ailleurs même pas au convent des Gaulles mais que Jean-Baptiste Willermoz souhaitera faire entériner au convent de Wilhelmsbad quelques années plus tard en 1782.
L’idée extraordinairement ambitieuse de Jean-Baptiste Willermoz et des Frères qui sont autour de lui c’est de réformer l’ensemble de la Franc-maçonnerie.
Nous sommes donc à Lyon, l’ensemble des Frères sont réunis pour réformer la Stricte Observance Templière mais pas seulement. L’idée extraordinairement ambitieuse de Jean-Baptiste Willermoz et des Frères qui sont autour de lui, c’est de réformer l’ensemble de la Franc-maçonnerie.
Je crois que c’est un point qui est à noter pour notre réflexion, une ambition de Willermoz et des Frères qui l’entourent c'est pas simplement d’améliorer, de faire progresser, de conférer à la Stricte Observance allemande des éléments qui lui manque, c’est également de transformer - aujourd’hui on parle du PMF, vous savez le Paysage Maçonnique Français - et bien de transformer le PMU le Paysage Maçonnique Universel et non pas le Pari Mutuel Urbain, vous l’avez tous compris.
Est-ce que c’est acceptable ou pas cette idée ?
La question est de savoir si l’ambition de Jean-Baptiste Willermoz et des Frères qui sont autour de lui est recevable. Est-ce que c’est acceptable ou pas cette idée ? Attention, notre passage au deuxième temps du développement de cette communication en dépend mais en dépend également notre rapport au Régime, notre rapport au rite. Si l’on considère que l’ambition est outrancière, que c’est quelque chose de tout à exorbitant et au fond d’un peu chimérique - c’est ce qu’on peut lire d’ailleurs sous la plume de certains auteurs : les chimères willermoziennes, je ne citerais personne - alors d’une certaine manière ce que l’on va aborder dans un moment, c'est-à-dire dans trois quatre heures, non je plaisante, à savoir comment vit le Régime Ecossais Rectifié, trouverait sa réponse immédiate : au fond chacun peut en faire ce qu’il lui plait, comme le dit la chanson.
Si l’intention de Jean-Baptiste Willermoz est une absurdité, une folie passagère, un petit délire personnel, une surexcitation de l’esprit effervescent de notre lyonnais à propos de la doctrine de Martinès de Pasqually, la question est résolue mais si l’on considère que l’intention fondatrice de Jean-Baptiste Willermoz à un sens, et on va essayer de comprendre quel est ce sens, alors se demander si les critères de la réforme de Lyon, tels qu’ils ont été posés au XVIIIème siècle, si ces critères répondent bien à une exigence, et si cette exigence demande d’être respectée, auquel cas si nous répondons par l’affirmative aux deux points successifs, notre examen sur la manière dont nous vivons aujourd’hui notre rapport au régime et notre manière de le pratiquer va s’éclairer notablement.
Voyons comment s’ouvre le Code des Loges Maçonniques Réunies et Rectifiées de France
Voyons comment s’ouvre le code des Loges Maçonniques Réunies et Rectifiées de France :
Des Loges entières dans diverses contrées, sentant la nécessité d'un centre commun [Soyons attentif, chaque mot a son importance] dépositaire d'une autorité législative se réunirent et coopérèrent à la formation de divers Grands Orients. C'était déjà de leur part un grand pas vers la lumière mais à défaut d'en connaître le vrai point central et le dépôt des lois primitives, elles suppléèrent au régime fondamental par des régimes arbitraires particuliers ou nationaux, par les lois qui ont pu s'y adapter. Elles ont eu le mérite d'opposer un frein à la licence destructive qui dominait partout, mais comme elles ne tenaient point à la chaîne générale, elles en ont rompu l'unité en variant les systèmes.
Qu’est-ce que ce petit morceau d’anthologie signifie ? On est en 1778, les constitutions d’Anderson et Desaguliers ont déjà quelques décennies. La constitution en Grandes Loges auxquelles on fait référence, autorités législatives, coopérer à la formation de divers Grands Orients, est regardée comme une initiative louable mais on signale que ces initiatives ignorent la chaîne générale, l’origine primitive de la Franc-maçonnerie, dont elles ont rompu l’unité en variant les systèmes.
Il y aurait donc une origine primitive de la Maçonnerie inconnue de ces systèmes et surtout il y aurait l’ignorance de ces systèmes de cette origine primitive et des lois qui lui sont rattachées.
Et voyez la suite, introduction du code maçonnique : Des Maçons de diverses contrées de France, convaincus que la prospérité et la stabilité de l'Ordre Maçonnique dépendaient entièrement du rétablissement de cette unité primitive, mais ne trouvant point chez ceux, cette unité ni les signes, qui doivent la caractériser, enhardis dans leurs recherches par ce qu'ils avoient appris sur l'ancienneté de l'Ordre des Francs-maçons, [écoutez-bien] fondé sur la tradition la plus constante, sont enfin parvenus à en découvrir le berceau.
Le berceau de la maçonnerie primitive ?
Willermoz, les Frères de Strasbourg, les Chamberiens, tous ceux présents au convent des Gaulles ont découvert le berceau de la maçonnerie primitive ? Ils ont découvert l’origine cachée, voilée, celle à laquelle aspirent tous les maçons, détentrice de la parole perdue ? C’est ce qu’affirme ce texte.
Et voyez enfin comment se conclue cette introduction : avec du zèle et de la persévérance ils ont surmonté tous les obstacles [On veut bien les croire, quand on annonce des choses comme ça, il faut quand même s’attendre à quelques réactions] et en participant aux avantages d'une administration sage et éclairée [Ca c’est pour calmer les Frères allemands de la Stricte Observance], ils ont eu le bonheur de retrouver les traces précieuses de l'ancienneté et du but de la Maçonnerie.
Quelle meilleure introduction à notre propos que les affirmations publiées, imprimées, envoyées de partout en Europe, lors du convent des Gaulles ; qu’on envoie d’ailleurs aux Frères Allemands de la Stricte Observance et qui autant vous le dire, se frottent quand même un peu les yeux et ils se disent : « Ces Français, comme toujours, quelle prétention ! » Mais pour le coup la prétention - enfin Français et les Savoisiens puisque Chambéry et Nice, à l’époque comme vous le savez n’étaient pas encore réunies à la République par les dispositions des volontés du plébiscite de 1860, je le dis car comme je suis ici un peu dans un territoire ami au sens de mes propres origines savoisiennes, j’ai plaisir d’avoir à la souligner. D’autant plus que Joseph de Maître étant natif de Nice ça fait quand même un double motif. -
Ceci dit avec de telles prétentions, il faut quand même être en mesure de pouvoir les assumer.
Ceci dit avec de telles prétentions, il faut quand même être en mesure de pouvoir les assumer. « Qu’est-ce que la Franc-maçonnerie ? » est-il demandé d’ailleurs dans le cadre des questions et réponses qui se trouvent dans le rituel d’Apprenti, - au moins vous verrez que nous ne déflorons pas certains mystères cachés dans des instructions auxquelles il est difficile de faire référence - au premier grade du Régime Ecossais Rectifié. La réponse que l’on connait tous par cœur : C’est une école de sagesse et de vertus qui conduit au temple de la vérité, sous le voile des symboles de ceux qui aiment et désirent cette vérité.
Et vous allez voir comme Willermoz aime coder - c’est tout à fait extraordinaire - ces textes et quels sont ces mystères ? Et voila ce qu’on dit : « L’origine, la fondation et le but de l’Ordre. » Il n’y a pas là une quelconque référence a des landmarks, ou constitution d’Anderson et Desaguliers et ou à je ne sais trop quel système, comme il a pu en surgir et fleurir des centaines au XVIIIème siècle. On est bien dans quelque-chose de très précis, Willermoz sait écrire, les Frères qui l’entourent également et lorsqu’ils annoncent ce type d’affirmation, ce n’est pas pour rien.
Mais quelle est l’origine de l’Ordre ?
Mais quelle est l’origine de l’Ordre ? Les mystères de la Franc-maçonnerie c’est nous conduire au temple de la vérité dont les mystères sont l’origine la fondation et le but de l’Ordre. Si on connait ces mystères on peut d’une manière beaucoup plus aisée comprendre la nature du Régime Ecossais Rectifié puisqu’ils prétendent nous les révéler ces mystères.
L’origine. La réponse que l’on va trouver dans l’Ordre est la suivante :
L’origine est si reculé qu’elle se perd dans la nuit des siècles. Tout ce que peut l’institution maçonnique c’est d’aider à remonter jusqu’à cet ordre primitif qu’on doit regarder comme le principe de la Franc-maçonnerie.
C’est une source précieuse ignorée de la multitude mais qui ne saurait être perdue et la remarque de cette instruction est extraordinaire : « l’un est la Chose même » avec un C majuscule sachant ce que ce mot signifie dans l’Ordre des Chevaliers Maçons Elus Coëns de l’Univers, « l’autre n’est que le moyen d’atteindre cet ordre par excellence à défaut de pouvoir le nommer ne peut être appelé - on va dévoiler un terme que l’on ne découvre qu’au bout d’un certain temps au sein du Régimes Ecossais Rectifié mais il me semble nécessaire d’en parler pour bien comprendre sur quoi porte notre réflexion - cet ordre par excellence, à défaut de pouvoir être nommé que le « Haut et Saint Ordre ».
Le « Haut et Saint Ordre »
Et qu’est-ce que ce Haut et Saint Ordre possède ? Et bien, il est détenteur par excellence, d’après les textes, des connaissances précieuses et secrètes qui découlent, écoutez bien : « de la religion primitive. » La religion primitive, dont un Haut et Saint Ordre serait détenteur des connaissances secrètes. Est-ce à dire, et là il faut être très attentif à ce qu’on va affirmer, que le Régime Ecossais Rectifié, au minimum est en lien, est en contact avec cette religion primitive ? Et par essence ou par logique serait héritier, dépositaire des mystères de cette religion primitive.
Mes biens chers amis, c’est le cas, c’est bien le cas. Rappelez-vous l’introduction du Code Maçonnique de 1778 :Faute de connaitre cette origine primitive, ce point initial, diverses systèmes arbitraires se sont constitués, etc…
Si l’on réfléchit une seconde, le Régime Ecossais Rectifié en 1778, se présente comme détenteur de connaissance touchant à un ordre qualifié de Haut et Saint dépositaire des mystères de connaissances relatives à une religion primitive dont l’origine est si reculée qu’elle se perd dans la nuit des siècles.
Une religion primitive, la mission d'Adam
C’est quoi d’ailleurs la nuit des siècles pour nous autres, tout simplement l’émanation d’Adam, le premier moment de la création de l’Homme et le sacerdoce que lui a confié l’Eternel puisque Adam a été constitué par Dieu pour œuvrer pour travailler à une mission qui est celle de la réconciliation des esprits ténébreux qui se sont révoltés contre l’Eternel dans l’immensité céleste.
On le sait, Adam ne va pas répondre à cette mission et lui-même alors qu’il est député - député ce nom est intéressant - député par l’Eternel pour travailler à la réconciliation des esprits révoltés va se liguer avec les ennemis de Dieu, de l’Eternel et finalement être victime de la même sanction projeté dans l’univers matériel pour y souffrir un châtiment visant à ce que ce cachot, cette sanction lui permette d’aboutir d’atteindre à sa réconciliation.
Une organisation Originale, spécifique, autonome, indépendante
Cette petite introduction, mes biens chers amis, nous permet de comprendre plusieurs choses. Ce qui est engagé à Lyon en 1778, c’est une opération, sans jeu de mots, d’une ambition extraordinaire. C’est constituer un système en conservant l’habillage, l’enveloppe de la Stricte Observance, c’est constituer un système alternatif aux Elus Coëns qui ne sont pas viables dont on va transférer les éléments doctrinaux de sorte qu’avec l’enveloppe de la Stricte Observance, cet enseignement puisse perdurer et surtout être mise en œuvre, mise en œuvre selon des lois des principes, une organisation originale, spécifique, autonome, indépendante.
Originale, spécifique, autonome, indépendante, retenez bien ces quatre critères, ce sont ceux des deux codes, d’ailleurs Code Maçonnique et Code Général de l’Ordre des Chevaliers de la Cité Sainte. Ces quatre critères constituent le dit Régime Ecossais Rectifié issu de la réforme de Lyon en tant que système tout à fait singulier à part de l’ensemble des autres systèmes qui sont travaillés au XVIIIème siècle.
Au passage relevons quelques formules de Jean-Baptiste Willermoz qui ne sont pas à négliger :
Cette doctrine a toujours été la base des initiations mais son ignorance est un crime pour ceux qui négligent d’en faire usage.
Ce qui peut arriver de plus funeste à l’Homme privé de la lumière, c’est précisément d’oublier et de mépriser cet enseignement.
Au candidat dans la chambre de préparation
Ce qui nous explique d’ailleurs qu’au grade d’Apprenti on dira au candidat dans la chambre de préparation : « Monsieur - avec le rituel explique : « veuillez vous adresser au candidat avec un air solennel », alors on s’imagine vêtu en maçon devant un profane un candidat - Monsieur, l’Ordre ne devant pas accueillir des individus qui auraient une doctrine opposée à celle qu’il regarde comme sa règle fondamentale a du, relativement à ceux qui désir y être admis, définir des formes certaines pour connaitre leur sentiment et leur conformité à ses lois.
Inutile de vous dire que le profane la plupart du temps ne sait pas du tout de quoi on lui parle et considère que si le Frère Préparateur qui arrive en chambre de préparation lui parlait chinois ou hébreux, ça aurait à peu près la même signification. Mais le paradoxe, mes biens chers amis, c’est que la plupart du temps aujourd’hui ceux qui ont à déclarer ces phrases solennelles n’en savent parfois pas beaucoup plus long que le candidat dans la chambre de préparation. « Monsieur l’Ordre ne …. » Généralement c’est lu à la vitesse d’une Ferrari dans, - Je dis Ferrari comme j’aurais dit une autre marque, enfin bon - on passe vitesse grand V là-dessus, on insiste beaucoup plus : « veuillez me donner vos effets, enlever votre alliance et quittez tout ce qui pourrait être métallique et préparer une petite piécette pour la quête que l’on fera… » Bon on a tous connu ça.
Il est quand même dommage qu’aucun séminaire ne puisse, à un moment, au minimum pour les Officiers chargés de la réception, Second Surveillant, Maitre des Cérémonies, Vénérable Maître, Frère Préparateur, Frère Parain, comprendre pourquoi on indique au candidat que l’Ordre ne peut recevoir des individus ayant une doctrine opposée.
C’est quoi cette doctrine ? De quoi parle-t-on ? Quoi qu’il en soit, cet Ordre tel que constitué en 1778, qui va être entériné dans des discutions, on va dire assez tendues, quelques années plus tard à Wilhelmsbad auprès des Frères Allemands et faire entériner les décisions prises au convent des Gaulles ; très vite, à cause de la Révolution Française et de ses conséquences, ne pourra fonctionner tel que ses fondateurs avaient aspiré et avaient imaginé le voir selon leur vœux et sans doute leur sincères désirs.
Des traités d'union avec le Grand Orient de France
Néanmoins entre 1778 et, on va dire 1789-90 l’Ordre va avoir le temps et de faire éditer un certain nombre de textes, de fonctionner et surtout de négocier des traités d’union avec le Grand Orient de France. Et il négocie de puissance à puissance c'est-à-dire de juridiction ayant la plénitude de l’autorité sur l’ensemble de son système face à une autre juridiction, le Grand Orient de France qui dit d’ailleurs dans ces traités d’union, qu’il conserve son rite et que toute autorité est laissé au Directoire Rectifié pour gérer le Régime selon les règles, les lois, les rituels, et les usages de la Maçonnerie Réformée d’Allemagne, tels sont les textes des traités d’union. Il n’y ait à aucun moment fait mention d’un don du rite au Grand Orient de France et à aucun moment les Directoires ne sont dépouillés de leur autorité en tant que juridiction ayant à gouverner le Régime.
C’est d’ailleurs même eux qui doivent veiller à la bonne exécution des rituels, application des décrets, etc… La seule chose qui est accordée c’est une patente d’agrégation aux Loges du Régime Rectifié de manière à ce qu’elles puissent travailler dans le cadre de la maçonnerie française parce qu’elles sont considérées comme des Loges issues d’un Régime étranger, d’un régime venu d’Allemagne.
Le Régime aura du mal après la Révolution Française
Le Régime, vous le savez, aura du mal après la Révolution Française à de nouveau repartir sur les bases qui avaient été les siennes et peu à peu - je passe sur évidement les différents détails de la période historique - les bases sur lesquelles avait fonctionné le Régime vont brièvement, après la Révolution Française, par une Loge appelée « Le Centre des Amis » à Paris, puis une Loge marseillaise « La Triple Union » essayer, sans compter les Frère de la Candeur de Strasbourg, essayer de redonner vie au système de Jean-Baptiste Willermoz.
La transmission du Régime au Grand Prieuré Indépendant d’Helvétie
Jean-Baptiste Willermoz va quitter cette terre en 1824, non sans avoir la dernière mais à quasiment tous les rituels, ce qui nous donne quand même un système achevé, complet, tel que Jean-Baptiste Willermoz le souhaitait, ceci accompagné d’une correspondance prodigieuse, qui nous permet de bien comprendre qu’elle est la volonté le souhait de Jean-Baptiste Willermoz par rapport au rite et avant de quitter ce monde confie à Josepth-Antoine Pont le soin de faire perdurer la transmission du Régime, celui-ci s’adressant au seul Grand Prieuré encore en activité en ce début du XIXème siècle à savoir le Grand Prieuré Indépendant d’Helvétie qui avait été constitué en 1779.
Et puis de 1830 - je ne parle pas des soubresauts à Besançon jusqu’en 1870 où c’est une sorte de mixte entre Rectifié, Rite Ecossais Ancien et Accepté, très peu conforme à la manière dont le rite doit être travaillé - et bien de 1830, 1828 pour la Bourgogne, 1830 pour la province d’Auvergne le rite s’éteint et cesse d’exister en France.
Et il faut attendre 1910 pour qu’un Frère du Grand Orient, Camille Savoire, à l’initiative des nombreux voyages qu’il effectuait, décide de se tourner vers ce rite disparu de France mais si français dans son origine, ses fondements, et je dirais presque sa psychologie, sa sensibilité métaphysique, s’adresse auprès des Frères Suisses pour leur demander d’être reçu, en tant par le biais des équivalences d’ailleurs, d’être reçu au sein du Régime Ecossais Rectifié. Ce qui va être fait, ainsi que deux autres Frères, évidement assez connus : Edouard de Ribaucourt et Gaston Bastard.
Camille Savoire
Ces trois Frères, à partir de 1910-1911 se constituent en structure du régime au sein du Grand Orient de France, Ribaucourt va, à partir de 1913, constituer la Grande Loge Régulière Indépendante pour la France et les Colonnies qui est l’ancêtre de la GLNF actuelle et Camille Savoire reste à l’intérieur du Grand Orient de France pour y développer une pratique du Régime Ecossais Rectifié en essayant, il est Grand Conservateur du Rite donc une fonction assez important à l’intérieur du Grande Orient de France, il a pour mission de représenter le Rite Ecossais Rectifié à l’intérieur du Conseil de l’Ordre et il fait valoir et bien les intérêts du Régime Ecossais Rectifié.
Le vœu de Camille Savoire
Le vœu de Camille Savoire au départ c’est d’imaginer que l’on peut faire vivre le Rectifié à l’intérieur du Grand Orient de France. Et toutes ses correspondances, les lettres le prouvent, fait démonstration de cette intention. Mais hélas très vite il va se heurter à une opposition frontale dure de la part des autorités du Grand Orient de France, qui pour divers motifs, qui tiennent d’ailleurs à la forme rituelle du Régime Ecossais Rectifié qui fait apparaitre une croyance dans le Grand Architecte de l’Univers en tant que parole révélée et non pas symbole, etc,… autorités du Grand Orient de France qui font obstruction à la possibilité de travailler pratiquer le rite tel qu’il a été pensé à ses origines par Jean-Baptiste Willermoz.
des critères face aux autorités de Grand Orient de France
Tant et si bien que Camille Savoire - qui a quand même une longue histoire à l’intérieur du Grand Orient de France, ce n’est pas un jeune Frère, il est né en 1869, on imagine, il a quand même un long parcours à cette période - commence à poser comme critères face aux autorités de Grand Orient de France, les critères du Régimes Ecossais Rectifié.
Et là oui, ce sont les autorités [qui sont prises d'un subi etourdissement] du Grand Orient de France qui lui disent :
- Cher Frère Camille, ça ne marche pas comme ça ici. C’est nous qui décidons comment le rite doit être pratiqué. C’est nous qui définissons la manière dont les rituels doivent être écrit.
Etonnement de Camille Savoire :
-Comment, enfin vous contestez l’autorité de Jean-Baptiste Willermoz, vous contestez les décisions des Frères fondateurs du XVIIIème siècle.
- Willermoz ? Les Frères du XVIIIème ? Mais aucune importance, nous avons nos propres critères et ce sont ces critères qui doivent s’appliquer au rite et non pas l’inverse. Ce n’est pas au rite à imposer ses critères à l’obédience.
Vous voyez que, nous sommes dans les années 30, vous voyez que se trouve déjà à l’époque les éléments qui vont par la suite à chaque période du Régime faire problème là où il se trouve avec les structures où il est pratiqué.
Tant et si bien que Camille Savoire en 1934 écrit plusieurs courriers assez sévères à son obédience et en 1935 dit ceci : Nous proposons au Grand Orient de France une séparation absolue de l’organisation rituelle et initiatique du Régime Rectifié pour qu’il puisse, sous entendu le Régime Ecossais Rectifié, vivre selon les formes arrêtées lors du convent des Gaulles et comme décidées lors du traité d’union avec les Directoires en 1776. Lettre à Adrien Pouriot, Président du Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France.
lettre signée début mars 1935.
Comment, on veut décider de l’organisation rituelle du régime ? De manière à ce qu’il puisse vivre selon les formes arrêtées lors du convent des Gaulles et comme décidées lors des traités d’union ? Mais ! Les Frères du Grand Orient de France regardent Camille Savoire avec des yeux exorbités et lui disent : Mais, mon Frère tu as perdu l’esprit, qu’est-ce que c’est que cette demande extravagante ? Il n’en est pas question et il n’en sera jamais question.
En langage un peu moins châtié, on le prie d’aller se faire cuir un œuf ailleurs. Comment ? Faire vivre le rite selon les décisions arrêtées au convent des Gaulles ? Mais c’est une plaisanterie !
Une juridiction autonome et indépendante
Camille Savoire en tire une conséquence : Le Grand Orient s’opposant à la pratique du Régime Ecossais Rectifié, nous décidons, dit Camille Savoire, de former une juridiction autonome et indépendante composée de membres, de Frères rectifiés, désireux
, écoutez bien - on a l’impression de lire les dix points d’une incitative refondatrice apparue il y a peu de temps sur la scène, le paysage maçonnique universel - désireux de quitter les obédiences françaises dont les agissements sont en contradiction avec le caractère de la Franc-maçonnerie rectifiée.
il rajoute : Voila comment nous avons régulièrement réveillé en France le Rite Rectifié, ce réveil ayant été fait en accord et avec le concours de la seule puissance ayant autorité suprême du rite au monde et en conformité des décisions.
C’est constant chez Camille Savoire. Il n’y a quasiment aucun texte chez Savoire, qui ne soit pas accompagné, lorsqu’il justifie la constitution d’un régime autonome : en conformité avec les décisions prises lors des convents fondateurs des Gaulles et de Wilhelmsbad.
La constitution du Grand Directoire des Gaulles
Et on le retrouve dans cette lettre, c’est sont discours du 23 mars 1935 exprimé lors de la constitution du Grand Directoire des Gaulles à l’orient de Neuilly, Villa des Acacias en présence de Rochat et des autorités du Régime en Suisse.
Ce réveil à été fait en conformité du convent de 1778, 81, 1808 et 1811 - Oui parce qu’il y a eux un deuxième Wilhelmsbad, ce que tout le monde à peu près ignore, enfin bon passons - et en exécution de la décision prise en 1828 par le directoire de la Vème province de Neustrie, délégant à la dernière de ses préfectures dite de Zurich - ça dépendait de la Bourgogne - ses archives prérogatives droit, etc…
Avec mission de les conserver jusqu’au jour où le réveil du rectifié pourrait s’effectuer en France et lui permettrait de s’en dessaisir,
ce qui est fait ce jour là. On confère à Camille Savoire, le lègue de la seconde province et de la cinquième de Bourgogne.
Un mode organisationnel indépendant de toutes les obédiences
Pourquoi indépendant de toutes les obédiences ? Pour un point relativement simple et pour le coup il n’est pas nécessaire de faire parler Camille Savoire, on peut se tourner devant des maçons vénérables, Marius Lepage, célèbre mémoire, qui écrivait ceci dans un livre tout à fait intéressant « l’Ordre et les obédiences » : « l’Ordre est d’essence indéfinissable et absolue, - on croirait lire du Willermoz d’ailleurs - l’Ordre est d’essence indéfinissable et absolue, l’obédience est soumise à toutes les fluctuations inhérentes à la faiblesse congénitale de l’esprit humain.
René Guénon va plus loin dans le symbolisme, il écrit ceci : Les obédiences présentent le problème d’avoir importé la forme d’organisation moderne des sociétés profanes.
Ce que nous, c’est du Guénon, Guénon, autant vous dire la diplomatie c'était pas son fort. Cette dégénérescence, si elle ne change en rien la nature essentielle de la maçonnerie rend parfaitement explicable les nombreuses déviations qui s’en sont dégagées depuis trois siècles et dont l’organisation sous sa forme obédientielle ont des structures qui présentent le défaut évident d’avoir été calquée sur la forme des gouvernements profanes est l’un des caractères fort symptomatique de cette modernité.
C’est dans les « Aperçus sur l’initiation » chapitre 14, les qualifications initiatiques et au chapitre 29 Opératifs et spéculatifs.
Marius Lepage, René Guénon disent exactement la même chose que Camille Savoire sur ce point. Et Camille Savoire dit exactement la même chose que Jean-Baptiste Willermoz. Vous cherchez à remonter aux buts primitifs de la Franc-maçonnerie
, dit Jean-Baptiste Willermoz et l’on vous a attaché à un ordre qui correspond avec ceux qui seuls peuvent vous instruire, si vous savez quelques jours vous faire reconnaitre pour un vrai chevalier maçon etc.
Quelle extraordinaire identité de vues
Quelle extraordinaire complémentarité, cohésion, identité de vues avec des maçons, des initiés assez différents, Marius Lepage, René Guénon, dont on sait qu’il avait à l’égard du Régime Ecossais Rectifié quelques vues discutables, Camille Savoire, Jean-Baptiste Willermoz, tous disent la même chose : Les obédiences ont pour principal défaut de calquer la forme des gouvernements profanes sur l’organisation des systèmes initiatiques, tous système initiatiques confondus d’ailleurs.
Mais puisque ce soir nous parlons du Régime Ecossais Rectifié nous nous en tiendrons au Régime Ecossais Rectifié et nous pouvons convenir que leur analyse est juste.
Combien d’entre nous avons-nous passé de temps lors de tenues toutes lumières d’Ordre éclairées à lire tel protocole, sentence administrative, circulaire du Grand Secrétaire, Ordonnance du tel Mamamouchi etc, etc etc…
«Euh, le quart d’heure symbolique, c’est pour quand ? Oui, ça sera cinq minutes ce soir, parce que les agapes sont très chaudes et on a déjà passé beaucoup de temps » et ainsi de suite de tenue en tenue. « Ah la fois prochaine, il y a une réception, l’Ordre ne pouvant accueillir que des individus qui … …. »
Dans quelle situation se trouve le Régime Ecossais Rectifié ? Quel est ce sketch, ce théâtre, ce mauvais scénario dont on veut nous faire croire les uns et les autres que c’est le seul possible pour vivre à l’intérieur du Régime.
Oh, calme-toi Jean-Marc, c’est comme ça depuis longtemps, on ne va pas changer les choses du jour au lendemain, bon ben cinq minutes, elles dureront dix minutes la prochaine fois, voila. » « Comment, on n’a pas parlé de Willermoz depuis le début, non mais, de toute façon Willermoz, Willermoz, c’est un homme de son temps, un vieillard un peu gâteux, il ne perdait pas un peu la tête à la fin, non ? De toute façon, on n’est plus au XVIIIème siècle, on ne peut plus vivre comme à l’époque, tu ne veux pas nous ramener à l’époque des perruques poudrées et puis de je ne sais trop quoi. On l’aime bien Willermoz, on ira voir sa tombe au cimetière de Loyasse, lors qu'on ira casser la graine dans un petit bouchon à Lyon mais bon en Loge faut quand même pas non plus nous saturer la vie avec ça, il y a des choses plus intéressantes.
Et c’est comme ça, mes biens chers amis que depuis 1935 la plupart des structures rectifiées font fonctionner le Régime en dépit du bon sens, la tête à l’envers, comme on dit. A savoir dirigé par les obédiences qui en font ce qu’elles en veulent qui n’hésitent à modifier les rituels à leur bon gré et qui se moquent comme de leur première paire de gants des dispositions, attendus, volontés et formes organisationnelles du rite tel qu’il a été pensé au XVIIIème.
J’ose même pas, par fraternité, abordé la question de savoir s’ils ont un jour ou l’autre essayé d’approfondir ce qu’est la doctrine du Régime. Parce que là, autant vous dire :Non, non mais Jean-Marc, nous on est adogmatiques alors, pas de doctrine chez nous ; non, non, liberté absolue ; chacun fait ce qui lui plait.
A nouveau deuxième refrain de la chanson, il est cinq heures du matin, … non je vous rassure, le temps passe vite néanmoins…
Alors, au-delà de ce petit élément musical, hormis la question de la doctrine qui était un ovni il y a encore pas si longtemps, on va dire moins de deux ans, deux à trois ans - où la publication d’un texte sur le sujet et je veux remercie mon ami et Frère Serge qui à pris l’initiative de la publication de ce livre à ma demande, nous ne pensions pas d’ailleurs l’un et l’autre que ça susciterait des réactions à ce point vives - la doctrine on n’en parlait pas.
On savait bien qu’il y avait quelque part un enseignement du Régime
On savait bien qu’il y avait quelque part un enseignement du Régime, sous le bureau, sou l’autel du Vénérable Maître […] Mais il était hors de question d’aborder ce point là, hors de question. La plupart des réactions qui se sont manifestées, si on fait un spectre général, d’un côté on n’en veut pas parce que on l’ignore, on ne sait même pas ce que c’est, on n’en a jamais parlé, de l’autre en connaissant parfaitement qu’elle existe et ce quelle raconte, elle s’oppose aux dogmes arrêtés par les différents conciles de l’église. C’est vraiment les deux spectres, mais finalement qui se rejoignent d’une certaine manière. Ce sont des alliés objectifs dans une même combat contre les tenants et aboutissants de cette doctrine de la réintégration.
Les dogmes stipulent que sur tel et tel ponts, il est impossible de pouvoir poser des affirmations de ce type. Et d’ailleurs elles font l’objet des anathématises formelles, en particulier lors du second concile de Constantinople, le cinquième œcuménique en 556 en plein milieu du VIème siècle comme par hasard. Les thèses d’un certain père qui s’appelle Origène
Je peux vous dire que si on avait parlé d’un loup dans certaines maisons rectifiées, enfin rectifiées, aller ce soir on est entre amis, on va dire ayant une lointaine origine rectifiée, ça n’aurait pas été pire. Quant aux autres maisons de la famille rectifiée : c’est du dogmatisme, c’est de la doctrine, ce n’est pas en conformité avec le caractère libéral, ouvert et universaliste de nos structures.
Je ne savais pas que le Régime Ecossais Rectifié avait comme fondement un caractère libéral et universaliste, on a plutôt l’impression qu’il fait référence à une religion, vous vous rappelez tout à l’heure, on l’a dit en ouverture, une religion primitive. Elle est universelle mais pas universaliste, ce n’est pas tout à fait la même chose.
La forme organisationnelle du Régime Ecossais Rectifié et la Doctrine de l'Ordre
Quoi qu’il en soit, lorsque l’on met, j’ai l’habitude de me tourner vers le tableau pour faire un grand dessin, si l’on fait d’un côté cercle en disant « La forme organisationnelle du Régime Ecossais Rectifié » et si l’on fait, du côté de Lune et Soleil, si l’on parle sans publicité, si l’on fait de l’autre un autre cercle en disant « Doctrine de l’Ordre », on a à peu près - il manque un troisième pour faire le triangle - on a à peu près les éléments qui constituent le Régime Ecossais Rectifié.
Il n’y a pas un exemple d’une conformité des volontés fondatrices
Mais à partir ce ces deux éléments, si nous éclairons la situation dans laquelle se trouve le Régime depuis son réveil en 1935 et de manière objective sans caractère partisan sans vouloir d’une manière ou d’une autre noircir plus que nécessaire le tableau - puisqu’on parle de tableau autant y rester - il apparait une évidence, une vérité bien simple, c’est que de partout, je dis bien de partout où l’on se tourne et bien il n’y a pas un exemple d’une conformité des volontés fondatrices des Frères qui au XVIIIème ont constitué le Régime, lors du convent des Gaulles et du convent de Wilhelmsbad ni non plus des souhaits de Camille Savoir en 1935.
Alors, sur le XVIIIème siècle, on peut imaginer que ça fait quand même pas mal de temps donc difficile d’avoir un appel téléphonique avec Jean-Baptiste Willermoz, Jean ou Bernard de Turckheim mais avec Camille Savoire et ceux qui lui ont succédés ceux qui étaient autour de lui, Rybinski, Moiroud, Bello, Vaste, jusqu’à Jean Tourniac, c’est quand même des Frères qui savaient de quoi ils parlaient, qu’on a connu, enfin pour beaucoup d’entre nous et si l’on élargi encore plus le spectre - enfin que je dis spectre, n’y voyez pas la un qualificatif dépréciatif bien évidemment - mais si on élargi le spectre des autorités rectifiées dans les autres branches issues du réveil de 1935, de tous côté - je ne veux citer personne, je n’ai cité que ma propre famille, comme ça on ne dira pas que je tape sur les autres voilà - mais le constat est identique. Identique, nous nous retrouvons devant la même situation. Il n’y a pas un seul exemple de conformité, ni même d’une volonté de mise en conformité.
Il n’est pas question de nous soumettre à des impératifs qui pour nous ne représente rien du tout.
On pourrait imaginer que certains textes, certaines propositions analytiques, certaines attitudes de certains d’entre nous auraient pu susciter des réactions favorables : Ah oui, c’est très intéressant, tu as raison, c’est vrai nous allons essayer de faire un effort pour nous mettre en correspondance avec les vues de ces grands personnages qui nous ont précédés.
La réaction n’a pas été celle-ci, la réaction a été furieuse : Camille Savoire ? Qu’est-ce que c’est que ça ? Un libre penseur ? Un athée ?
Ce que j’ai entendu du côté des cuisines où j’allais parfois préparer les agapes, voila.
Mais sur d’autres versions on avait exactement la même réaction : il n’est pas question de nous soumettre à des impératifs qui pour nous ne représente rien du tout.
Oui mais, il y a une question quand même : Vous prétendez avoir autorité sur le rite, vous prétendez transmettre conférer des initiations, transmettre des grades et d’ailleurs
- vous me direz c’est peut être anecdotique mais ça compte aussi - vous percevez des sommes qu’on appelle capitations dans nos milieux, pour nous faire pratiquer ce rite, sous vos hospices et puis comme ça on a un beau papier timbré avec un certificat comme quoi on est bien Franc-maçon de telle ou telle structure ayant été reçu à tel grade du Régime.
Quel devenir pour le Régime dans cette situation ? Que nous reste-il à faire ?
Difficultés, grosses difficultés, mes biens chers Frères, grosses difficultés. Grosses difficultés parce que si le rite a bien été réveillé à l’initiative de Camille Savoire et des Frères qui l’ont entouré en 1935 et que nous sommes amenés par examen tranquille, dépassionné à admettre qu’aucune forme n’est en conformité avec les dispositions, au minimum celles de Camille Savoire en 1935 de faire vivre le Grand Directoire des Gaulles tel qu’il a été pensé en 1935, alors et nous allons aborder la dernière partie de cet exposé, quel devenir ? Quel devenir pour le Régime dans cette situation ? Que nous reste-il à faire ?
Si au bout de cette présentation, qui n’était évidemment qu’une rapide introduction comme vous avez pu vous apercevoir, nous en étions à la conclusion : « Et bien c’est parfait, les choses sont en conformité avec les vues de Willermoz, nous sommes tous parfaitement instruits de ce qu’est la doctrine de l’Ordre, la forme organisationnelle, les rituels, les méthodes avec lesquelles on nous fait travailler à l’intérieur de nos Loges sont absolument conformes avec ce qui avait été pensé au début. » Très bien on passe aux agapes immédiatement et je me tournerai vers nos chers amis responsables du Cercle philosophique du Comté de Nice pour leur dire : « Et bien voilà, j’ai terminé ma conférence, nous pouvons aller nous désaltérer. »
Ce n’est pas le cas, ce n’est pas le cas et ça se complique. Ca se complique notablement parce que si rien n’est en conformité et nous pourrions avoir ici les représentants amis de l’ensemble du spectre évoqué, ils conviendraient tous qu’ils ne font pas vivre le Régime selon les décisions arrêtées au convent des Gaulles, etc… et tel que Camille Savoire l’écrit dans son discours du 23 mars 1935.
Grand Directoire des Gaulles pas autre chose
Il faut savoir quand même que ces mots figurent, d’une manière un peu différente dans la chartre patente de 1935 accordée par le Grand Prieuré Indépendant d’Helvétie au Grand Directoire des Gaulles, Grand Directoire des Gaulles pas autre chose, parce qu’en France il n’y a pas un Grand Prieuré dans les Gaulles, il y en a trois : l’Auvergne, l’Occitanie et la Bourgogne. Un Grand Prieuré pour les Gaulles, on n’a jamais vu. Vous pouvez fouiller la matricule de 1778, si vous trouvez un Grand Prieuré des Gaulles, on peut ouvrir un magnum de champagne.
On va trouver un Grand Prieuré d’Auvergne à Lyon rattaché au Grand Prieuré d’Auvergne, on va trouver un Grand Prieuré de Provence rattaché au Grand Prieuré de, etc etc… mais Grand Prieuré des Gaulle, il n’y en a pas. Il y a un Grand Prieuré Indépendant d’Helvétie, mais c’est pas plus… il n’y a pas non plus de Grand Prieuré Indépendant des Gaulles de France ou de tout ce que l’on veut ou de Navarre.
Il y a une province d’Auvergne, une province d’Occitanie, une province de Bourgogne et au-dessus qui chapote tout ça un Grand Directoire qui accueille les trois provinces sauf comme dit le Code « si la nation ne possède qu’un Grand Prieuré » à ce moment là la nation comme en Helvétie possède un seul Grand Prieuré. Pour l’Espagne c’est pareil, il y a deux Grands Prieurés Léon et Aragon donc il ne peut pas y avoir un Grand Prieuré, c’est pas possible. Il y a deux Grands Prieurés et il peut y avoir un Grand Prieuré d’Hispanie. Enfin bon.
Des Grands Prieurés souchés sur des obédiences qui ont autorité sur les Prieurés !
Au-delà de cette petite anecdote, mais qui n’en est pas une néanmoins parce que comme par hasard, si vous regardez bien, les formes sur lesquelles vivent l’ensemble des juridictions rectifiées c’est sous la forme de Grands Prieurés souchés sur des obédiences qui ont autorité sur les Prieurés, alors ce qui est complètement incongru.
Imaginez une province rectifiée, dépendant, soumise d’une obédience dont on sait par Marius Lepage, par René Guenon et par d’autres qu’elles ont pour principale défaut d’être claquée sur des formes profanes. Oui, vous avez entendu, une forme profane administrative, juridique, posée sous statuts de lois 1901 a autorité sur une structure initiatique. C’est le cas pour le Rectifié de partout où il est travaillé aujourd’hui.
Aloes que faire ?
Ca commence bien, alors comme aurait Wladimir Ourlianum : « Que faire ? » dans un certain texte publié en 1908, membre du parti bolchévique. Que faire ? Vous savez d’ailleurs pour l’anecdote, qu’au moment où Camille Savoire met en sommeil le Grand Directoire des Gaulles en septembre 1939 à la déclaration de guerre, qui ne sera jamais réveillé, puisqu’en 1946, en préfecture de Nanterre lorsque le Général de Gaulle autorisera la Franc-maçonnerie française à pouvoir reprendre ses activités - heureuse initiative du Général - et bien Camille Savoire, pour une raison qui nous échappe, ira en préfecture de Nanterre déclarer reconstitué au titre des organisations de la Maçonnerie Française, un Grand Prieuré des Gaulles, inexistant sur la patente de 1935 dont on a jamais entendu parler et il va le déposer en lois de 1901 en 1946, à une date qui pour nous prend un certain sens puisque c’est le 15 décembre 1946.
Bon voilà, quoi qu’il en soit, si ce Rectifié n’est pas constitué sur le plan de son organisation dans aucune des structures aujourd’hui ayant à le faire vivre en conformité avec les vœux de ses fondateurs, on parle beaucoup de Maçonnerie Française mais c’est vrai également pour les landmarks de la Maçonnerie Anglaise, les fameux Basic Principle, vous savez qui ne datent quand même pas d’Anderson et Desaguliers, ils datent de 1929, et dont on fait le critère pour savoir qui est régulier ou qui ne l’est pas.
Mais ce qui est régulier pour le Régime Ecossais Rectifié, c’est ce qui est en conformité ou pas avec quoi ? Les constitutions d’Anderson et Desaguliers ? Mais pour des Rectifiés, enfin excusez-moi mais on s’en moque, autrement on n’aurait pas rectifié la Franc-maçonnerie en 1778, on aurait pris les constitutions d’Anderson et Desaguliers à Lyon et on les aurait appliquées. On n’aurait pas parlé de systèmes arbitraires réunis en Grande Loge, vous croyez qu’il vise quoi Willermoz ? La Grande Loge de Lyon ? Mais il vise effectivement la Maçonnerie qu’on essaye de vouloir imposée en France à cette époque. Et les dispositions de 1778 viennent rectifier, réformer pour apporter quoi ? Un enseignement, une organisation que ces systèmes ignorent.
Et on voudrait aujourd’hui faire peser sur le Rectifié les critères anglais que Willermoz lui-même a rejetés en 1778
Et on voudrait aujourd’hui faire peser sur le Rectifié les critères anglais que Willermoz lui-même a rejetés en 1778. C’est le royaume d’Ubu, on est chez le Père Ubu, et je me rappelle quelques discutions avec des Frères pourtant sympathiques dans mon ancienne maison, souchée sur les principes de la régularité qui me disaient : « Mais Jean-Marc, l’Ordre - je ne vais pas nommer la structure mais vous l’aurez tous deviné - l’Ordre c’est la Grande Loge etc… Enfin, tu n’y pense pas, l’Ordre est si reculé qu’il se perd dans la nuit de siècles. Regarde ce qu’on dit à l’Apprenti. Tu te rappelles quand tu as été reçu Apprenti, qu’est-ce qu’il t’a dit le Vénérable Maître : « Monsieur, voici le vêtement primitif, le plus beau que l’Ordre puisse… » Tu crois que c’est la boutique de Paris, qui nous a vendu le tablier qui … dont veut parler Willermoz ? Tu crois que c’est la structure administrative ? »
Un rectifié sincère
Ce que je vous dis là pour ma propre, enfin mon ancienne maison, jedis ça avec beaucoup de fraternité parce que j’ai encore des Frères que j’aime beaucoup à l’intérieur et je pense qu’on y fait un Rectifié sincère, je dis bien sincère, mais ce n’est pas ça l’Ordre. L’Ordre auquel fait allusion Jean-Baptiste Willermoz, c’est tout autre chose, pour le coup oui c’est un autre ordre des choses.
Et ce qui est valable pour la maison évoquée est valable pour toutes les autres maisons. Avec les tenues de Grandes Loges, plusieurs rites représentés et les grands falbalas pour les Grands Officiers de Grandes Loges, des décors de Grandes Loges, des rituels de Grandes Loges, etc… Même et y compris des structures qui ont été formées, forgées, portées sur les fonds baptismaux par le Régime Ecossais Rectifié.
D’où, et vous le comprenez, la crainte, l’effroi des propos que je peux émettre sur la manière dont le rite est vécu et travaillé aujourd’hui. Parce que il est incontestable que l’examen que l’on vient de faire est la conclusion à laquelle on aboutit.
Il convient de prendre en tant que Frères Rectifiés notre destin, c'est-à-dire les destins du Régime en mains
Alors, si nous convenons que la situation n’est pas conforme, il convient, mes biens chers Frères, de prendre en tant que Frères Rectifiés notre destin, c'est-à-dire les destins du Régime en mains. Il nous appartient de poser pour le futur les critères de la régularité du Régime Ecossais Rectifié selon ce que les fondateurs du Régime ont posés au XVIIIème siècle.
« Quel devenir pour le Régime Ecossais Rectifié ? »
Et à la question : « Quel devenir pour le Régime Ecossais Rectifié ? » Si nous ne régissons pas, le devenir, nous le connaissons : c’est la continuité d’une vie en domination, en soumission en éloignement des principes du Régime jusqu’au point d’en perdre la mémoire, le souvenir et la perspective.
nous sommes dépositaires d’une transmission incontestable
En revanche, si nous réagissons et que nous considérons que nous avons une responsabilité au titre de notre état de Maçons Rectifiés, ayant été reçu par les trois coups, de compas de maillet sur le cœur, qui nous met en ligne directe, de manière ininterrompue, et c’est une spécificité du Régime Ecossais Rectifié - tous les autres systèmes, Néo Coëns etc… ont tous été reconstitués puisque les ordres se sont éteints - pas le Rectifié, donc les transmissions sont authentiques.
Chaque Vénérable Maître qui a été reçu authentiquement et a fait sa carrière à l’intérieur du Rectifié, qui reçoit un Apprenti Franc-maçon Rectifié, lui transmet effectivement la même essence initiatique. C’est extraordinaire, nous sommes dépositaires d’une transmission incontestable, tous autant que nous sommes les Rectifiés. Et si nous sommes dépositaires de cette transmission alors nous avons une responsabilité, une responsabilité fondamentale, indiquée par Jean-Baptiste Willermoz :
Le grain mis en terre, y reçoit la vie mais si son germe est altéré, la terre même où ce grain a été semé, en accélère la putréfaction.
Vous voulez dire…. Oui. Vous voulez dire que le grain que représente l’initiation au Rectifié peu recevoir la vie s’il est mis dans une bonne terre, de manière à y fructifier, à germer, à faire surgir des plantes fortes, un arbre puissant fait de larges branches sur lesquelles de beaux oiseaux, peut-être ayant l’allure de phénix, viennent s’y poser, pour y faire leur nid et prendre leur envol mais que si le germe est altéré, et oui si le germe est altéré de la structure initiatique dont nous sommes les dépositaires alors au lieu d’y recevoir la vie nous accélèrerons par notre passivité la putréfaction du Régime dont nous sommes les dépositaires.
Une responsabilité sacrée
Je crois que cette responsabilité à laquelle ne cesse de nous inviter Jean-Baptiste Willermoz, dès nos premiers instants dans l’Ordre est une responsabilité sacrée.
Rappelez-vous, au tout début de cette communication, nous parlions de cette Ordre primitif, dépositaire du sacerdoce originel d’Adam. Si nous croyons vraiment que se trouve à l’intérieur du Régime les éléments de ce sacerdoce alors notre devoir, mes biens chers amis, n’est pas simplement un devoir administratif, organisationnel ou historique, c’est un devoir religieux, issu de la religion primitive, c’est un devoir mystique, c’est un devoir qui était considéré comme le plus précieux pour Willermoz et tous les Frères du XVIIIème siècle. Et c’est à ce devoir que nous avons juré fidélité, c’est à ce devoir qu’il nous faut être attaché et ne jamais nous dessaisir.
Le feu consume la corruption mais il dévore l’être corrompu. » « Monsieur, dit le Vénérable Maître, l’homme est l’image immortelle de Dieu mais qui pourra la reconnaitre s’il a défigure lui-même.
Laisserons-nous défigurer le Régime dépositaire de ces enseignements et de ces connaissances sacrées ou est-ce que nous décidons enfin de poser comme ayant été frappé par la dignité du temps, la dignité de l’histoire, la dignité initiatique, les vœux de Jean-Baptiste Willermoz, qui donna sa vie pour le Régime, qui conserva jusqu’à la fin de ses jours l’énergie intégrale pour la préservation de toutes les instructions, des rituels en l’honneur de Jean-Baptiste Willermoz, des Frères de Turckheim, de Joseph de Maistre, de l’œuvre entreprise par Camille Savoire.
Relevons le défi et donnons enfin au phénix le devenir qui est le sien et alors à la question « Quel devenir pour le Régime Ecossais Rectifié ? » nous répondrons d’une seule voix, « Perit ut vivat. »