G.P.I.O. G.L.L.R.

Grand Prieuré Indépendant d'Occitanie
Grande Loge des Loges Réunies

➩ Patage ➩ Imagerie ➩ Découvertes ➩ Pensées

Des travaux et découvertes des membres de la Grande Loge des Loges Réunies

Le partage des connaissances aide à la structuration de la pensée de chacun. Les rituels pratiquées dans les Loges de la G.L.R.R. sont aussi le moyen du partage des connaissances, des idées, des savoirs vivre, des savoirs être.

Les membres du G.P.I.O. cultivent cet émerveillement permanent, selon leur appétence, pour tous sujets symboliques, historiques, culturels, ... Aussi, vous trouverez des communications de Sœurs et de Frères émerveillés par leurs découvertes et désireux de les partager avec le plus grand nombre.

Enfin, toujours dans un esprit de partage, quelques pensées des Sœurs et des Frères qui offrent à tous leur réflexion d'un jour.

Tableaux, bijoux et objets

Du Rite Ecossais Rectifié

Tablier de Maître de Loge du Rite Ecossais Rectifié
Tablier de Maître de Loge
du Rite Ecossais Rectifié
Tablier de Maître du Rite Ecossais Rectifié
Tablier de Maître
du Rite Ecossais Rectifié
Une équerre est le bijoux de l'office du Vénérable Maitre du Rite Ecossais Rectifié
Une équerre est le bijoux de l'office du Vénérable Maitre
du Rite Ecossais Rectifié
Un niveau est le bijoux de l'office du Premier Surveillant du Rite Ecossais Rectifié
Un niveau est le bijoux de l'office du Premier Surveillant
du Rite Ecossais Rectifié
Une perpandiculaire est le bijoux de l'office du Second Surveillant du Rite Ecossais Rectifié
Une perpandiculaire est le bijoux de l'office du Second Surveillant
du Rite Ecossais Rectifié
Un livre ouvert est le bijoux de l'office de l'Orateur du Rite Ecossais Rectifié
Un livre ouvert est le bijoux de l'office de l'Orateur
du Rite Ecossais Rectifié
Deux plumes en sautoir est le bijoux de l'office du Secrétaire du Rite Ecossais Rectifié
Deux plumes en sautoir est le bijoux de l'office du Secrétaire
du Rite Ecossais Rectifié
Deux clefs en sautoir est le bijoux de l'office du Trésorier du Rite Ecossais Rectifié
Deux clefs en sautoir est le bijoux de l'office du Trésorier
du Rite Ecossais Rectifié
Deux épées en sautoir est le bijoux de l'office du Maître des Cérémonies du Rite Ecossais Rectifié
Deux épées en sautoir est le bijoux de l'office du Maître des Cérémonies
du Rite Ecossais Rectifié
Un delta orné d'un cœur enflammé est le bijoux de l'office de l'Eléémosynaire du Rite Ecossais Rectifié
Un delta orné d'un cœur enflammé est le bijoux de l'office de l'Eléémosynaire
du Rite Ecossais Rectifié
Un parchemin orné d'un œil ouvert est le bijoux de l'office de l'Econome du Rite Ecossais Rectifié
Un parchemin orné d'un œil ouvert est le bijoux de l'office de l'Econome
du Rite Ecossais Rectifié
Croix des Chevaliers Bienfaisant de la Cité Sainte du Rite Ecossais Rectifié
Croix des Chevaliers Bienfaisant de la Cité Sainte
du Rite Ecossais Rectifié

du Rite de Stricte Observance


Tablier de Maître de Loge du Rite de Stricte Observance
Tablier de Maître de Loge
du Rite de Stricte Observance
Tablier de Maître du Rite de Stricte Observance
Tablier de Maître
du Rite de Stricte Observance
Une équerre est le bijoux de l'office du Vénérable Maitre du Rite de Stricte Observance
Une équerre est le bijoux de l'office du Vénérable Maitre
du Rite de Stricte Observance
Un niveau est le bijoux de l'office du Premier Surveillant du Rite de Strcite Observance
Un niveau est le bijoux de l'office du Premier Surveillant
du Rite de Strcite Observance
Une perpandiculaire est le bijoux de l'office du Second Surveillant du Rite de Strcite Observance
Une perpandiculaire est le bijoux de l'office du Second Surveillant
du Rite de Strcite Observance
Un livre ouvert est le bijoux de l'office de l'Orateur du Rite de Stricte Observance
Un livre ouvert est le bijoux de l'office de l'Orateur
du Rite de Stricte Observance
Deux plumes en sautoir est le bijoux de l'office du Secrétaire du Rite de Strcite Observance
Deux plumes en sautoir est le bijoux de l'office du Secrétaire
du Rite de Strcite Observance
Deux clefs en sautoir est le bijoux de l'office du Trésorier du Rite Ecossais Rectifié
Deux clefs en sautoir est le bijoux de l'office du Trésorier
du Rite Ecossais Rectifié
Deux épées en sautoir est le bijoux de l'office du Maître des Cérémonies du Rite de Strcite Observance
Deux épées en sautoir est le bijoux de l'office du Maître des Cérémonies
du Rite de Strcite Observance
Une croix pattée est le bijoux de l'office de l'Aumônier du Rite de Strcite Observance
Une croix pattée est le bijoux de l'office de l'Aumônier
du Rite de Strcite Observance
Un œil ouvert est le bijoux de l'office de l'Intendant du Rite de Strcite Observance
Un œil ouvert est le bijoux de l'office de l'Intendant
du Rite de Strcite Observance
Croix du grade de Chevalier du Temple du Rite de Stricte Observance
Croix du grade de Chevalier du Temple du Rite de Stricte Observance. Adoptée au convent de Kohlo de 1772, elle provient d’un Chevalier du Temple qui résidait à Meiningen. En la comparant avec la croix de Chevalier du Temple de 1754 nous notons la disparition de la lettre N et de la croix templière en bout de phrase. Cette croix va se retrouver au centre de l'étoile à six branches. (Dimensions réelles : 50 mm de largeur et 60 mm de hauteur.)
Croix de Chevalier du Temple du Rite de Stricte Observance
Croix de Chevalier du Temple du Rite de Stricte Observance en cuivre doré portant gravés à l’avers et au revers les lettres et dates I.B.M.B.A.D.N.I.C. signifiant : Iacobus (Jacobus) Burgundus Molay Bustus Anno Domini Nostra Iesu (jésus) Christi. Une croix templière clos ces initiales. Il s’agit bien de Jacques de Molay – nommé aussi le Bourguignon – brûlé l’année du Seigneur Jésus-Christ 1314 (Chiffres disposés à gauche, en haut, à droite et en bas du sceau de Salomon. La croix templière est sise en chef de cette croix. (Dimensions réelles : 50 mm de largeur et 60 mm de hauteur)

Des découvertes

Les membres du Grand Prieuré Indépendant d’Occitanie cultivent un émerveillement permanent, selon leur appétence, pour tous sujets symboliques, historiques, culturels, ... Aussi, vous trouverez des communications de Sœurs et de Frères émerveillés par leurs découvertes et désireux de les partager avec le plus grand nombre.

  • ➩ L’origine du mot écossisme
  • Le chant des adieux de Jacques Sevin
  • ➩ Prière des Templiers en prison
  • ➩ Considérations sur les causes de la naissance de la chevalerie
  • ➩ Saint-Georges, soldat, Martyr (23 avril)
  • Bénédicité des Francs-maçons
  • Première journée en carrière par la Volonté-de-Vouvray. Honnête Compagnon Passant Tailleur de pierre du Devoir.
  • Un Français perce le secret des bâtisseurs de cathédrales.

Des sites Internets remarquables

  • ➩ Jean-Marc Vivenza Livres, études, analyses et actualités. Articles récents : Martinès de Pasqually et Jean-Baptiste Willermoz ; L’Esprit du Saint-Martinisme ; Julius Evola et la voie héroïque du « détachement parfait » ; René Guénon et le Régime Écossais Rectifié ; Histoire du Régime Écossais Rectifié des origines à nos jours ; Entretiens spirituels et écrits métaphysiques ; René Guénon et la Tradition primordiale

  • ➩ L'Initiation - Le site officiel de la revue L'Initiation. Revue créée en 1888 par Papus, réveillée en 1953 par Philippe Encausse et renommée L'Initiation Traditionnelle en 2013 lorsqu'elle est devenue une revue en ligne. Publiée par le GERME. Revue des divers courants initiatiques et de référence de la Tradition initiatique occidentale et gnostique dont le martinisme est un des plus fidèles représentants. Sa parution est trimestrielle.

  • ➩ Renaissance traditionnelle. Renaissance traditionnelle est une revue française trimestrielle d'études maçonniques et symboliques fondée par René Guilly en 1970. Dirigée aujourd'hui par Roger Dachez et Pierre Mollier, elle est éditée sous l'égide de l'Institut maçonnique de France.

  • ➩ L'Association de recherche Frederik. Avec la Frederik Research Association, la Grande loge maçonnique des francs-maçons d'Allemagne a son propre organisme de recherche depuis 1982 et ses publications ont acquis une reconnaissance internationale dès le début. La Frederik Research Association, sous la forme juridique d'une association enregistrée, s'est donné pour mission de soutenir la culture des loges du Rite suédois afin de permettre à tous les frères de mieux comprendre l'histoire et le contenu de cette tradition maçonnique unique. Il est attaché à l'idée des francs-maçons de connecter les peuples et mène également des recherches fondamentales sur l'histoire pré et début de la franc-maçonnerie, dans laquelle le rite suédois a également ses racines. L'orientation spirituelle et humanitaire des francs-maçons, quels que soient les pays, les frontières et les langues,a été façonnée dès le départ par une attitude chrétienne et humanitaire. La loge de Frederik zu Flensburg avait déjà été sélectionnée en 1863 par le brevet approuvé par le roi danois pour effectuer les travaux et les conférences en allemand ou en danois selon les besoins.

  • ➩ Des nombres. Ce blog propose une interprétation des nombres figurant dans l'Ancien et le Nouveau Testament. Les nombres développent une métaphore qui donne une représentation mentale d'un processus qui dépasse l'entendement.

  • {BNF : La Franc-Maçonnerie.➩ La Bibliothèque nationale de France, qui conserve l’un des plus importants fonds maçonniques au monde, consacre une exposition majeure à la Franc-maçonnerie française. En partenariat avec le Musée de la Franc-maçonnerie, elle présente plus de 450 pièces, certaines encore jamais montrées, issues des collections de la Bibliothèque mais aussi des principales obédiences françaises ou de prêts étrangers exceptionnels.

  • Musée du Vatican : visite virtuelle.➩ Faire connaître, préserver et partager cet héritage extraordinaire de culture, d’histoire et de beauté que les pontifes romains ont rassemblé et conservé pendant des siècles : telle est la mission des Musées du Vatican aujourd’hui. [...] Mon souhait le plus cher est que chaque visiteur qui entrera dans les Musées du Vatican – virtuellement, sur ces pages électroniques, mais plus encore, physiquement – soit parcouru par cette impression de privilège lorsqu’il se trouvera au milieu de cette Beauté qui mène à la foi et que cet instrument informatique soit à son tour un vecteur vers la connaissance, l’harmonie et la spiritualité. Directrice Barbara Jatta

  • OpenEdition est une infrastructure complète d’édition numérique au service de la communication scientifique en sciences humaines et sociales. Elle rassemble quatre plateformes dédiées aux revues avec OpenEdition Journals, aux collections de livres avec OpenEdition Books, aux carnets de recherche avec Hypothèses et aux événements scientifiques avec Calenda.
    Le principe de triangulation dans les rites maçonniques. Un modèle de communication original et ses effets.

L’origine du mot écossisme

L'écossisme n'a rien à voir, cela a été démontré, avec l'Ecosse.Il paraît bien plutôt originaire des régions de l'Est de la France et de l'Allemagne. On a proposé des quantités d'ex­plications à cette appellation ; selon nous, Ecossais ne saurait être que la déformation (encore très reconnaissable) de E Castello, c'est-à-dire de Kassel.

Rite Ecossais signifierait donc : Rite originaire de Kassel, autrement dit Rite Rosicrucien, si nous voulons bien prêter attention que tous les livres des pré­tendus Rose-Croix ont été publiés à Kassel, que les Landgraves de Hesse-Kassel, descendants de Chevaliers Teutoniques, élec­teurs du Saint-Empire, ont abrité à partir de 1570, des Frères de la Rose-Croix d'Or et que Guillaume IV le Sage, protecteur de Tycho-Brahé entre autres, passe pour avoir été versé dans l’ésotérisme.

On sait également que le roi d’Angleterre Jacques Premier a fait plusieurs voyages en Hesse-Kassel, le plus connu étant celui de 1590 où il rencontra Tycho-Brahé. Puis en 1586 Jacques VI a introduit le rosicrusisime en Angleterre. Il constitua la rose-croix royale en groupant autour de lui 32 Chevaliers de Saint-André du Chardon.

Selon Jean Tourniac Principes et problèmes spirituels du Rite Ecossais Rectifié chez Dervy Page 249 et suivantes

Le chant des adieux

Auld Lang Syne, chanson écossaise plus connue des francophones sous le nom de Ce n'est qu'un au revoir, signifie en scots (dialecte Lallans (en)) « Depuis longtemps », « Les jours passés d'il y a longtemps », « Les jours d'antan », ou aussi « l'Amitié de vieille date ». En français et en anglais, ce chant est souvent repris à la nouvelle année ou à la fin de réunions amicales ou de certaines cérémonies maçonniques, ainsi que par un cantique catholique (Restons toujours unis). On doit la transcription et la publication de cette ancienne ballade écossaise au poète Robert Burns à la fin du XVIIIème siècle, à partir de fragments d'une chanson écossaise plus ancienne. En 1920, c’est le père Jacques Sevin qui en écrivit les paroles françaises.

Le chant des adieux
Faut-il nous quitter sans espoir,
Sans espoir de retour,
Faut-il nous quitter sans espoir
De nous revoir un jour.

Ce n'est qu'un au-revoir, mes Frères
Ce n'est qu'un au-revoir
Oui, nous nous reverrons, mes Frères,
Ce n'est qu'un au-revoir.

Formons de nos mains qui s'enlacent
Au déclin de ce jour,
Formons de nos mains qui s'enlacent
Une chaîne d'amour.

Unis par cette douce chaîne
Tous, en ce même lieu,
Unis par cette douce chaîne
Ne faisons point d'adieu.

Car Dieu qui nous voit tous ensemble
Et qui va nous bénir,
Car Dieu qui nous voit tous ensemble
Saura nous réunir

Prière des Templiers en prison

Prière des Templiers en prison composée en 1310 par le Frère Aymeri de Limoges pour assurer la défense de ceux de ses Frères emprisonnés en l'abbaye Sainte Geneviève.

Que la grâce du Saint-Esprit nous assiste. Que Marie, Etoile de la mer, nous conduise au port du salut. Amen.

Seigneur Jésus, Christ saint, Père éternel et Dieu tout-puissant, sage Créateur, Dispensateur bienveillant et Ami révéré, humble et pieux Rédempteur, Sauveur clément et miséricordieux, je Te prie humblement et Te requiers de m’éclairer, de me délivrer et de me protéger , avec tous les Frères de Temple et tout Ton peuple chrétien qui est dans la confusion et dans l’angoisse de l’avenir. Accorde-nous, Seigneur, en qui sont et de qui viennent toutes les vertus, bienfaits, dons et grâces du Saint-Esprit, accorde nous de connaitre la vérité et la justice, la faiblesse et l’infirmité de notre chair, d’accepter la véritable humilité, afin que nous puissions mépriser ce triste monde et ses souillures, les vains plaisirs, l’orgueil et toutes les misères, de n’aspirer qu’aux biens célestes, de travailler humblement au maintien de nos vœux et de Tes commandements.

Très Saint Seigneur Jésus-Christ, par le mérite de Tes vertus, que Ta grâce nous accorde, puissions-nous échapper au diable rugissant, à tous nos ennemis, à leurs embûches et à leurs œuvres. Ô notre Rédempteur et défenseur, ceux que par Ta passion et Ton humilité tu enchaînes au bois de la croix, les rachetant par Ta miséricorde, protège-les, protège-nous. Par Ta sainte croix et par son signe, puissions-nous triompher de l’ennemi et de ses embûches. Protège Ta sainte Eglise, éclaire ses prélats, ses docteurs et ses recteurs, avec tout Ton peuple chrétien ; qu’ils proclament et accomplissent Ton service et Ta volonté d’un cœur pur, humble et pieux ; que leur piété soit pure et exigeante ! Qu’ils enseignent le peuple et l’éclairent par le bon exemple. Puissions-nous, pour notre part, accomplir humblement les œuvres d’humilité, à Ton exemple et à celui des saints apôtres et des élus.

Puissions-nous considérer de quoi nous sommes faits, ce que nous sommes et ce que nous serons, ce que nous faisons et devons faire pour avoir la vie conduisant aux joies du paradis. Daigne éclairer et convertir ceux qui n’ont pas été revivifiés par l’eau et l’Esprit-Saint, afin qu’ils obéissent à Ta sainte loi et reçoivent les sacrements de la sainte Eglise, et qu’ils gardent ensuite Ta sainte foi . Seigneur, donne à Ton peuple chrétien la soif et la possession de cette Terre sainte où Tu es né dans le dénuement, où Ta sainte miséricorde nous a rachetés, où Tes exemples et Tes miracles nous ont instruits… Daigne faire en sorte que nous la libérions par Ta Grâce et la possédions ! Que nous remplissions Tes saints services et volonté !

Dieu miséricordieux, Ta religion, qui est celle du Temple du Christ, a été fondée en concile général et en l’honneur de la sainte et glorieuse Vierge Marie Ta mère, par le bienheureux Bernard, Ton saint confesseur, élu à cette fin par la sainte Eglise romaine. C’est lui qui, avec d’autres prud’hommes, l’enseigna et lui confia sa mission. Or, la voici prisonnière et captive du Roi de France pour une injuste cause. Veuille la délivrer et la protéger, par la prière de la sainte et glorieuse Vierge Marie Ta mère et de la cour céleste . Seigneur, Toi qui es la vérité, qui sais que nous sommes innocents, fais-nous libérer, afin que nous tenions humblement nos vœux et Tes commandements, dans l’accomplissement de Ton saint service et de Ta volonté. Ces mensonges iniques lancés contre nous par pressions et tribulation (exauce nos prières !), tout ce que nous avons souffert, la condamnation pour nos corps, les propos qui nous ont été rapportés de la part de Monseigneur le pape, la prison perpétuelle que nous vaut l’infirmité de notre chair, puissions –nous n’avoir plus à endurer cela, malgré les calomnies qui pèsent si douloureusement sur nos consciences ! Protège-nous, Seigneur, avec tout Ton peuple chrétien ; apprends-nous à T’obeir. Donne à Philippe, notre roi, qui est petit-fils de Saint Louis, Ton saint confesseur, de mériter comme lui, par sa vie parfaite et ses mérites, la paix en son royaume et la concorde entre les siens, les rois, princes, barons et Chevaliers. Que tous ceux qui ont été désignés pour faire garder la justice y veillent selon Tes commandements, l’accomplissent, souffrent et conservent entre eux et pour tout le peuple chrétien la paix et la lumière. Donne-leur de reconquérir avec nous la Terre-Sainte, et d’accomplir Ton saint service et Tes saints ouvrages ; accorde à tous nos parents, bienfaiteurs et prédécesseurs, à nos Frères vivants et défunts la vie et le repos éternels.

Toi qui vis et règnes, étant Dieu, par tous les siècles des siècles. Amen.

De moi-même je ne suis pas digne de prier : mais que Ta miséricorde et Ton abaissement, que la bienheureuse et glorieuse Vierge Marie, Ta mère et notre avocate, que toute la Cour céleste intercèdent pour nous et nous obtiennent cette grâce.

Amen.

Sainte Marie, Mère de Dieu, Mère très pieuse, pleine de gloire, sainte Mère de Dieu, Mère toujours vierge et précieuse….. Ô Marie, salut des infirmes, consolatrice de ceux qui espèrent en Vous, triomphatrice du mal et refuge des pécheurs repentants, conseillez-nous, défendez-nous. Défendez Votre religion, qui a été fondée par Votre saint et cher confesseur le bienheureux Bernard avec d’autres prud’hommes institués par la sainte Eglise romaine ; c’est en votre honneur, ö très sainte et glorieuse, qu’elle s’est répandue. Nous vous en prions humblement, obtenez-nous la libération de Votre religion et de ses biens, avec l’intercession des anges, des archanges, des prophètes, des évangélistes, des apôtres, des martyrs, des confesseurs, des vierges elles-mêmes – en dépit des calomnies qui, Vous le savez, nous sont jetées à la face - ; que nos adversaires reviennent à la vérité et à la charité ! Puissions-nous, nous-mêmes, observer Vos vœux et les commandements de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Votre fils, qui est notre défenseur, créateur, rédempteur, sauveur miséricordieux et très aimé.

Lui qui vit et règne, étant Dieu, par tous les siècles des siècles. Amen.

Prions. Dieu tout-puissant et éternel, qui nous as donné au bienheureux Louis, Roi de France et Ton saint confesseur, la grâce, les mérites, l’humilité, la chasteté, la justice et la charité, selon l’intercession de la bienheureuse et glorieuse Vierge Marie Ta Mère, que tant il aimait ; Toi qui as donné la paix à son règne, accorde-nous, Seigneur, par son intercession, la paix et le conseil ; délivre et conserve dans la vérité, malgré les calomnies, notre religion fondée en l’honneur de la sainte et glorieuse Vierge Marie Ta mère, afin qu’en cette Terre-Sainte où Ta miséricorde et Ton amour nous ont rachetés, nous accomplissions Ton saint service et Ta volonté, et qu’ensemble, avec notre Roi et les siens unis dans les mêmes mérites, nous accédions enfin aux félicités du paradis.

Toi qui, étant Dieu, vis et règnes par les siècles des siècles. Amen.

Dieu tout-puissant et éternel, qui tant aimas le bienheureux Jean l’Evangéliste, Ton apôtre, et le laissas reposer sur Ton cœur à la Cène ; qui lui révélas les célestes secrets, et, de la croix où Tu gisais pour le salut du monde, le recommandas à ta Sainte Mère et Vierge, en l’honneur de qui notre religion a été fondée, délivre et conserve celle-ci par Ta sainte miséricorde ; et de même que Tu nous sais innocents des crimes qu’on nous impute, de même accorde-nous d’observer nos vœux et Tes commandements dans l’humilité et dans l’amour, afin qu’au terme d’une vie méritoire, nous parvenions aux félicités du Paradis.

Par Jésus-Christ Notre Seigneur. Amen.

Dieu Tout-Puissant et éternel qui as illuminé le bienheureux Georges, ton preux Chevalier et saint martyr, par son amour et par la glorieuse et bienheureuse Vierge Marie, Ta très sainte Mère, en l’honneur de qui fut fondée notre religion, daigne la délivrer et préserver avec nous, afin que nous observions humblement nos vœux et Tes commandements, et possédions la vie par laquelle nous mériterons d’accéder aux félicités du Paradis. Toi qui, étant Dieu, vis et règnes par les siècles des siècles.

Amen.

Pierre Girad Augry, Le bréviaire des Templiers, Baudry Editions 2003

Considérations sur les causes de la naissance de la chevalerie

La chevalerie complète, telle qu’elle s’est produite en Europe au Moyen Age, ne pouvait exister sans le christianisme. Ce ne pouvait être que sous l’influence de cette religion que les sentiments qui étaient la base de la chevalerie pouvaient atteindre toute leur portée. On a vu, d’autres époques dans l’histoire ancienne et dans l’histoire moderne, la générosité, le dévouement à la faiblesse produire des effets analogues à ceux qui se montrent dans la chevalerie, mais des effets partiels, rares, interrompus. Ces sentiments ont jeté quelques lueurs et se sont éteints. Ils ont produit quelques fruits qui avortaient rapidement. Mais, quand ils ont trouvé pour appui la morale chrétienne, ils se sont développés d’une manière infiniment plus complète. Ils ont enfanté, non pas une tentative de chevalerie, mais la chevalerie elle-même. Cette absence de haine au milieu des combats, cet oubli de soi-même, cet empressement à porter secours aux opprimés, toutes ces vertus exigées du chevalier sont des vertus chrétiennes. L’honneur même, qualité qui semble purement mondaine, a aussi un côté chrétien : il a une alliance intime, profonde, entre l’honneur sans souillure, l’écu sans tâche du chevalier et la conscience sans reproche, la robe sans tâche du néophyte

Selon J.J.E. Roy Histoire singulière de la chevalerie, Edition Jean de Bonnot 1944

GPIO GLLR Ex-libris J.J.E. Roy Histoire singulière de la chevalerie, Edition Jean de Bonnot 1944

La Fète du Grand Prieuré Indépendant d'Occitanie

La fête du Grand Prieuré Indépendant d’Occitanie
est fixée au plus près du 23 avril de chaque année, jour de la Saint-Georges,
patron de la chevalerie chrétienne.

Saint Georges, Soldat, Martyr (23 avril)

Georges, tribun, né en Cappadoce, vint une fois à Silcha, ville de la province de Lybie. A côté de cette cité était un étang grand comme une mer, dans lequel se cachait un dragon pernicieux, qui souvent avait fait reculer le peuple venu avec des armes pour le tuer ; il lui suffisait d'approcher des murailles de la ville pour détruire tout le monde de son souffle. Les habitants se virent forcés de lui donner tous les jours deux brebis, afin d'apaiser sa fureur ; autrement, c'était comme s'il s'emparait des murs de la ville ; il infectait l’air, en sorte que beaucoup en mouraient. Or, les brebis étant venues à manquer et ne pouvant être fournies en quantité suffisante, on décida dans un conseil qu'on donnerait une brebis et qu'on y ajouterait un homme. Tous les garçons et les filles étaient désignés par le sort, et il n'y avait d'exception pour personne. Or, comme il n'en restait presque plus, le sort vint à tomber sur la fille unique du roi, qui fut par conséquent destinée au monstre. Le roi tout contristé dit : « Prenez l’or, l’argent, la moitié de mon royaume, mais laissez-moi ma fille, et qu'elle ne meure pas de semblable mort. » Le peuple lui répondit avec fureur : « O Roi, c'est toi, qui as porté cet édit, et maintenant que tous nos enfants sont morts, tu veux sauver ta fille ? Si tu ne fais pour ta fille ce que tu as ordonné pour les autres, nous te brûlerons avec ta maison. » En entendant ces mots, le roi se mit à pleurer sa fille en disant: « Malheureux que je suis! ô ma tendre fille, que faire de toi ? que dire ? je ne verrai donc jamais tes noces ? » Et se tournant vers le peuple : « Je vous en prie, dit-il, accordez-moi huit jours de délai pour pleurer ma fille. » Le peuple y ayant consenti, revint en fureur ait bout de huit jours, et il dit au roi : « Pourquoi perds-tu le peuple pour ta fille ? Voici que nous mourons tous du souffle du dragon. » Alors le roi, voyant qu'il ne pourrait délivrer sa fille, la fit revêtir d'habits royaux et l’embrassa avec larmes en disant : « Ah que je suis malheureux ! ma très douce fille, de ton sein j'espérais élever des enfants de race royale, et maintenant tu vas être dévorée par le dragon. Ah ! malheureux que je suis ! ma très douce fille, j'espérais inviter des princes à tes noces, orner ton palais de pierres précieuses, entendre les instruments et les tambours, et tu vas être dévorée par le dragon. » Il l’embrassa et la laissa partir en lui disant : « O ma fille, que ne suis-je mort avant toi pour te perdre ainsi ! » Alors elle se jeta aux pieds de son père pour lui demander sa bénédiction, et le père l’ayant bénie avec larmes, elle se dirigea vers le lac. Or, saint Georges passait par hasard par là et la voyant pleurer, il lui demanda ce qu'elle avait. « Bon jeune homme, lui répondit-elle, vite, monte sur ton cheval ; fuis, si tu neveux mourir avec moi. » N'aie pas peur, lui dit Georges, mais dis-moi, ma fille, que vas-tu faire en présence de tout ce monde ? » « Je vois, lui dit la fille, que tu es un bon jeune homme ; ton coeur est généreux : mais pourquoi veux-tu mourir avec moi ? vite, fuis! » Georges, lui dit : « Je ne m’en irai pas avant que tu ne m’aies expliqué ce que tu as. » Or, après qu'elle l’eut instruit totalement, Georges lui dit : « Ma fille, ne crains point, car au nom de J.-C., je t'aiderai. » Elle lui dit : « Bon soldat ! mais hâte-toi de te sauver, ne péris pas avec moi ! C'est assez de mourir seule ; car tu ne pourrais me délivrer et nous péririons ensemble. » Alors qu'ils parlaient ainsi, voici que le dragon s'approcha en levant la tête au-dessus du lac. La jeune fille toute tremblante dit : « Fuis, mon seigneur, fuis vite. » A l’instant Georges monta sur son cheval, et se fortifiant du signe de la croix, il attaque avec audace le dragon qui avançait sur lui : il brandit sa lance avec vigueur, se recommande à Dieu, frappe le monstre avec force et l’abat par terre : « Jette, dit Georges à la fille du roi, jette ta ceinture au cou du dragon ; ne crains rien, mon enfant. » Elle le fit et le dragon la suivait comme la chienne la plus douce. Or, comme elle le conduisait dans la ville, tout le peuple témoin de cela se mit à fuir par monts et par vaux en disant : « Malheur à nous, nous allons tous périr à l’instant! » Alors saint Georges leur fit signe en disant : « Ne craignez rien, le Seigneur m’a envoyé exprès vers vous afin que je vous délivre des malheurs que, vous causait ce dragon seulement, croyez en J.-C., et que chacun de vous reçoive le baptême, et je tuerai le monstre. » Alors le roi avec tout le peuple reçut le baptême, et saint Gorges, ayant dégainé son épée, tua le dragon et ordonna de le porter hors de la ville. Quatre paires de boeufs le traînèrent hors de la cité dans une vaste plaine. Or, ce jour-là vingt mille hommes furent baptisés, sans compter les enfants et les femmes.

GPIO GLLR Saint Georges terrassant le dragon, La légende dorée de Jacques de Voragine edition Rombladi 1942
Saint Georges terrassant le dragon, La légende dorée de Jacques de Voragine edition Rombladi 1942

GPIO GLLR Saint Georges terrassant le dragon, Jacques de Voragine, Legenda aurea, traduction française par Jean de Vignay, 1404
Jacques de Voragine, Legenda aurea, traduction française par Jean de Vignay, Enlumineur Maître de Virgile.

Quant au roi, il fit bâtir en l’honneur de la bienheureuse Marie et de saint Georges une église d'une grandeur admirable. Sous l’autel, coule une fontaine dont l’eau guérit tous les malades : et le roi offrit à saint Georges de l’argent en quantité infinie ; mais le saint ne le voulut recevoir et le fit donner aux pauvres. Alors saint Georges adressa au roi quatre avis fort succincts. Ce fut d'avoir soin des églises de Dieu, d'honorer les prêtres, d'écouter avec soin l’office divin et de n'oublier jamais les pauvres. Puis après avoir embrassé le roi, il s'en alla. Toutefois on lit en certains livres que, un dragon allait dévorer une jeune fille, Georges se munit d'une croix, attaqua le dragon et le tua. En ce temps-là, étaient empereurs Dioclétien et Maximien, et sous le président Dacien, il y eut une si violente persécution contre les chrétiens, que dans l’espace d'un mois, dix-sept mille d'entre eux reçurent la couronne du martyre. Au milieu des tourments, beaucoup de chrétiens faiblirent et sacrifièrent aux idoles. Saint Georges à cette vue fut touché au fond du coeur ; il distribua tout ce qu'il possédait, quitta l’habit militaire, prit celui des chrétiens et s'élançant au milieu des martyrs, il s'écria : « Tous les dieux des gentils sont des démons ; mais c'est le Seigneur qui a fait les cieux ! » Le président lui dit en colère : « Qui t'a rendu si présomptueux d'oser appeler nos dieux des démons ? Dis-moi ; d'où es-tu et quel est ton nom ? » Georges lui répondit : « Je m’appelle Georges, je suis d'une noble race de la Cappadoce ; j'ai vaincu la Palestine par la faveur de J.-C. mais j'ai tout quitté pour servir plus librement le Dieu du ciel. » Comme le président ne le pouvait gagner, il ordonna de le suspendre au chevalet et de déchirer chacun de ses membres avec des ongles de fer ; il le fit brûler avec des torches, et frotter avec du sel ses plaies et ses entrailles qui lui sortaient du corps. La nuit suivante, le Seigneur apparut au saint, environné d'une immense lumière et il le réconforta avec douceur. Cette bonne vision et ces paroles l’affermirent au point qu'il comptait ses tourments pour rien. Dacien voyant qu'il ne pouvait, le vaincre par les tortures, fit venir un magicien auquel il dit : « Les chrétiens, par leurs maléfices, se jouent des tourments et font peu de cas de sacrifier à nos dieux. » Le magicien lui répondit : « Si je ne réussis pas à surmonter leurs artifices, je veux perdre la tête. » Alors il composa ses maléfices, invoqua les noms de ses dieux, mêla du poison avec du vin et le donna à prendre à saint Georges. Le saint fit dessus le signe de la croix et but : mais il n'en ressentit aucun effet. Le magicien composa une dose plus forte, que le saint, après avoir fait le signe de la croix, but toute entière sans éprouver le moindre mal. A cette vue, le magicien se jeta aussitôt aux pieds de saint Georges, lui demanda pardon en pleurant d'une façon lamentable et sollicita la faveur d'être fait chrétien. Le juge le fit décapiter bientôt après. Le jour suivant, il fit étendre Georges sur une roue garnie tout autour d'épées tranchantes des deux côtés:, mais à l’instant la roue se brisa et Georges fut trouvé complètement sain. Alors le juge irrité le fit jeter dans une chaudière pleine de plomb fondu. Le saint fit le signe de la croix, y entra, mais par la vertu de Dieu, il y était ranimé comme dans un bain. Dacien, à cette vue, pensa l’amollir par des caresses, puisqu'il ne pouvait le vaincre par ses menaces : « Mon fils Georges, lui dit-il, tu vois de quelle mansuétude sont nos dieux, puisqu'ils supportent tes blasphèmes si patiemment, néanmoins, ils sont disposés à user d'indulgence envers toi, si tu veux te convertir. Fais donc ; mon très cher fils, ce à quoi je t'exhorte ; abandonne tes superstitions pour sacrifier à nos dieux, afin de recevoir d'eux et de nous de grands honneurs. » Georges lui dit en souriant : « Pourquoi ne pas m’avoir parlé avec cette douceur avant de me tourmenter ? Me voici prêt à faire ce à quoi tu m’engages. » Dacien, trompé par cette concession, devient plein de joie, fait annoncer par le crieur public qu'on ait à s'assembler auprès de lui pour voir Georges, si longtemps rebel, céder enfin et sacrifier. La cité toute entière s'embellit de joie. Au moment où Georges entrait dans le temple des idoles pour sacrifier, et quand tous les assistants étaient dans l’allégresse, il se mit à genoux et pria le Seigneur, pour son honneur et pour la conversion du peuple, de détruire tellement de fond en comble le temple avec ses idoles qu'il n'en restât absolument rien. A l’instant le feu du ciel, descendit sur le temple, le brûla avec les dieux et leurs prêtres : la terre s'entr'ouvrit et engloutit tout ce qui en restait. C'est à cette occasion que saint Ambroise s'écrie dans la Préface du saint : « Georges très loyal soldat de J.-C. confessa seul parmi les chrétiens, avec intrépidité, le Fils de Dieu, alors que la profession qu'il faisait du christianisme était protégée sous le voile du silence. Il reçut de la grâce divine une si grande constance qu'il méprisait les ordres d'un pouvoir tyrannique et qu'il ne redoutait point les tourments de supplices innombrables. « O noble et heureux guerrier du Seigneur ! que la promesse flatteuse d'un royaume temporel ne séduisit pas, mais qui, en trompant le persécuteur, précipita dans l’abîme les simulacres des fausses divinités ! » (Saint Ambroise.) Dacien, en apprenant cela, se fit amener Georges auquel il dit : « Quelle a été ta malice, ô le plus méchant des (459) hommes, d'avoir commis nu pareil crime? » Georges lui répondit : « O roi, n'en crois rien; mais viens avec moi et tu me verras encore une fois immoler. » « Je comprends ta fourberie, lui dit Dacien; car ; tu jeux me faire engloutir comme tu as fait du temple et de mes dieux. » Georges lui répliqua : « Dis-moi, misérable, tes dieux qui n'auront pu s'aider eux-mêmes, comment t'aideront-ils ? » Alors le roi outré de colère dit à Alexandrie, son épouse : « Je suis vaincu et je mourrai, car je me vois surmonté par cet homme. » Sa femme lui dit : « Bourreau et cruel tyran, ne t'ai-je pas dit trop souvent de ne pas inquiéter les chrétiens, parce que leur Dieu combattrait pour eux ? Eh bien ! apprends que je veux me faire chrétienne. » Le roi stupéfait dit : « Ah! quelle douleur ! serais-tu aussi séduite ? » Et il la fit suspendre par les cheveux et battre très cruellement avec des fouets. Pendant son supplice, elle dit à Georges : « Georges, lumière de vérité, où penses-tu que je parvienne, puisque je n'ai pas encore été régénérée par l’eau du baptême ? » « N'appréhende rien, ma fille, lui répondit le saint, le sang que tu vas répandre te servira de baptême et sera ta couronne. » Alors elle rendit son âme au Seigneur en priant. C'est ce qu'atteste saint Ambroise en disant dans la préface : C'est pourquoi la reine des Perses, qui avait été condamnée par la sentence de son cruel mari, quoiqu'elle n'eût pas reçu la grâce du baptême, mérita la palme d'un martyre glorieux aussi ne pouvons-nous douter que la rosée de son sang ; ne lui ait ouvert les portes du ciel, et qu'elle n'ait mérité de posséder le royaume des cieux. » Or, le jour suivant, saint Georges fut condamné à être traîné par toute la ville et à avoir la tète tranchée. Il pria alors le Seigneur de vouloir bien accorder suite à la prière de quiconque implorerait son secours ; et une voix du ciel se fit entendre et lui dit qu'il serait fait comme il avait demandé. Son oraison achevée, il consomma son martyre en ayant la tête coupée, sous Dioclétien et Maximien qui régnèrent vers l’an de N.-S. 287. Or, comme Dacien revenait du lieu du supplice à son palais, le feu du ciel descendit sur lui et le consuma avec ses gardes. Grégoire de Tours raconte que des personnes portant des reliques de saint Georges qui avaient été hébergées dans un oratoire, ne purent au matin mouvoir sa châsse en aucune manière, jusqu'à ce qu'ils eussent laissé là une parcelle des reliques. On lit dans l’Histoire d'Antioche, que les chrétiens allant au siège de Jérusalem, un très beau jeune homme apparut à un prêtre et lui donna avis que saint Georges était le général des chrétiens, qu'ils eussent à porter avec eux ses reliques à Jérusalem où il serait lui-même avec eux. Et comme on assiégeait la ville et que la résistance des Sarrasins ne permettait pas de monter à l’assaut, saint Georges, revêtu d'habits blancs et armé d'une croix rouge, apparut et fit signe aux assiégeants de monter sans crainte après lui, et qu'ils se rendraient martres de la place. Animés par cette vision, les chrétiens furent vainqueurs et massacrèrent les Sarrasins.

Selon La Légende Dorée de Jacques de Voragine

Bénédicité des Francs-maçons

Elevons une âme pure
A notre divin Auteur,
Amis, & dans la Nature
Admirons son Créateur ;
Chantons le Grand Architecte
Qui jeta ses fondements,
Qui forma l’homme & l’insecte
Et ses vastes éléments.

Ce fut ce puissant Génie,
Qui du chaos ténébreux,
Fit éclore l’harmonie
De ces globes lumineux ;
Qui, sous la céleste voûte,
Plaça ces mondes divers,
Et l’astre qui, dans sa route,
Féconde cet univers.

A te rendre nos hommages,
Qu’ici nous trouvons d’attraits !
Grand Dieu ! chanter tes ouvrages,
C’est retracer tes bienfaits ;
Sans cesse ta main féconde
Sous nos yeux les reproduit ;
Si de fruits la terre abonde,
C’est elle qui l’enrichit.

Reconnais, Père adorable,
A nos respects tes enfants ;
Vois-les d’un œil favorable,
Se noiurrir de tes présents ;
De ce banquet qui s’apprête,
Bénis les mets en ce jour ;
Daigne honorer cete Fête
D’un sourir de ton amour.

Sois propice à nos mystères,
O toi, que nous célébrons (1).
Porte à ce Dieu les prières
De tes zélés nourrissons,
Attachés à tes exemples ;
Sollicite sa bonté :
Nos mains n’élèvent des temples
Qu’à l’auguste Vérité.

(1) S. Jean-Baptiste.

Pour les Loges de Francs-maçons. Bénédicité des francs-maçons, Air : Aussi-tôt que la lumière vient redorer nos côteaux. Manuel des Franches-Maçonnes ou la vraie maçonnerie d'adoption. La vraie Maçonnerie d'adoption ; précédée de quelques réflexions sur les Loges irrégulières et sur la société civile, avec des notes critiques et philosophiques : et suivie des cantiques maçonniques ; dédidiée aux dames par un chevalier de tous les Ordres Maçonniques. A Philadelphie Chez Philarethe, rue de l'Equerre, à l'A-plomb. M.DCC. LXXXVI. page 116

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Première journée en carrière par la Volonté-de-Vouvray.
Honnête Compagnon Passant Tailleur de pierre du Devoir.

Une cloche, au lointain, égrena l'heure de l'embauche. Un homme sortit d'un petit bureau à la porte vitrée et fit retentir d'un long sifflet en cuivre un appel strident.

Alors, la carrière s'éveilla.

Sortis d'on ne sait où, les ouvriers, presque tous Italiens, s'installaient, qui sous le hangar, d'autres en plein air, dans ce terrain qui me paraissait immense, parsemé de blocs de toutes tailles. Le compresseur se mit à rugir, envoyant dans les canalisations l’aire comprimé qui faisait cliqueter les burins sur la pierre. Les bouchardes martelaient en cadence les dalles d’une dizaine de centimètres d’épaisseur, qui raisonnaient comme le bourdon d’une cathédrale. Alentour, les éclats de pierre sifflaient, chassés par les broches tenues d’une main experte. Un fort gaillard, véritable force de la nature, portait un énorme cric de plus de soixante kilos, un engin fait pour soulever des tonnes ; il le portait aussi aisément qu’une ménagère revenant du marché, son pain de deux livres sous les bras !

J’admirais toute cette activité baignée par les premiers rayons d’un soleil commençant à répandre une douce tiédeur.

Je sentis sur mon épaule une poigne amicale mais autoritaire. « Alors, p’tit gars, tu viens travailler la pierre ? Viens avec moi, je vais te mettre en chantier. As-tu des outils au moins ? » Ayant expédié ma caisse quelques jours plus tôt, je répondis :
- Ma caisse est ici, j’ai une massette, des ciseaux à pierre dure, quelques pointerolles, un boucharde.
- Tiens, prends aussi ces broches-là, tes pointerolles, comme tu dis, laisse-les dans ta caisse, elles sont bonnes pour tailler du fromage. Tu les forgeras ce soir, après la débauche.
- Mais… Mais quoi ? Je n’ai jamais forgé.
- Eh bien, tu demanderas à celui-là, là-bas, le Père Henri, pour qu’il te montre. Viens donc près de lui, il y a justement un morceau qui t’attend.

Lorsque je me trouvai près du morceau et de l’Ancien qui, du coup, s’arrêta de frapper, je fus interloqué par les dimensions de la pierre et par son aspect rébarbatif. Une énorme patate de près de deux mètres de long sur plus d’un mètre carré de section, sans face sciée, pleine de boue et qui semblait me défier. J’avais, jusqu’à ce jour, taillé de la pierre, mais dont les parements étaient déjà préparés à la scie, et puis c’était une pierre blanche, propre, à la poussière sympathique, une pierre qui se laissait gentiment façonner au chemin de fer, ce rabot muni de lames à dents ou sans dent avec lequel on gratte et on polit. Mais cette pierre là !

Je posai ma caisse et regardai le Père Henri. Il souriait : « Alors p’tit gars, un beau morceau, heim ? » Je restai pantois, indécis fronçant le nez et ne sachant trop quoi faire. « Et bien ne reste pas planté là les bras ballants, il te faut attaquer, allez ! » Alors ce fut pour moi un peu la panique. Attaquer, oui, mais par quel bout ? Avec quoi ? Comment faire ? « Fais déjà ce parement, tu sais faire un parement au moins ? »

« Ben… C'est-à-dire… »

«Oui bon je vois. Tu n’a jamais taillé une pierre, heim ? Bon, allez dégrossis dans cette plumée. Tiens, je vais te la tracer. Après tu feras celle-ci, et puis… Le reste ça viendra tout seul. Allons, du nerf, p’tit gars. Ici on est payé à la tâche. Il te faudra cogner, tu sais ; celle-là, ce n’est pas du beurre comme tu en taille chez toi, en Touraine. »

Je ne fus pas long à m’apercevoir de la logique de cette observation un peu blessante mais exacte. Les premiers coups de broche pour dégrossir la plumée furent lamentables. La broche glissait sur la pierre, m’échappait presque, et ce qui devait arriver… La massette retombait plus souvent sur la main que sur l’outil !

Les heures passaient, le travail n’avançait guère. Ma main gauche commençait à présenter une belle teinte bleue et la douleur m’en rendait encore moins adroit, c’est le moins qu’on puisse dire ! Le Père Henri vint près de moi. « Hé ben, mon p’tit gars ! » La phrase était courte. Elle disait tant de choses ! Il me poussa un peu du coude et, posément, se mit à dresser les deux plumées. C’était un plaisir de le voir faire. Il n’en eut pas pour bien longtemps. La règle appliquée longitudinalement puis transversalement n’accusait pas le moindre défaut, gras ou maigre. « Tiens, passe-moi un coup de talot là-dessus et puis après tu dégauchiras. Tu verras, ça ira tout seul maintenant. » En effet, cette opération s’effectua sans trop de peine.

A laide d’un cric plus lourd que moi, je fis basculer mon bloc et, tant bien que mal, je dégauchis mes deux autres côtés. Reprenant la broche, les coups commencèrent à marteler… ma main ! L’un d’eux entama la chair, un juron m’échappa, les larmes me montèrent aux yeux, Dieu, que ça faisait mal !

Le Père Henri, lui, terminait son morceau, entrepris le jour précédent sans doute. Il se dirigea vers un autre, identique au miens, ou presque, qui se trouvait à quelques mètres. Il le jaugea, tournant tranquillement autour, et, avec une souplesse insoupçonnée chez cet homme qui me semblait être un vieillard, il le bascula facilement à l’aide du même cric qui semblait ne rien peser dans ses bras. Je l’appelai : « Monsieur Henri, venez voir si ça va comme cela. » Il vint vers moi : « P’tit gars, il ne faut pas m’appeler Monsieur. Pour tous, ici, je sis le Père Henri, tu as compris ? » Il vérifia la planimétrie et le dégauchissement des plumées, émit un grognement et me dit d’un ton bourru : « Ce n’est pas très beau, mais enfin… Allez fais sauter le reste en vitesse et dresse tout au talot, on verra après. » Le reste c’était un ventre de quinze à vingt centimètres d’épaisseur sur la surface restante du parement. Ma pauvre main !

Lorsque retentit le sifflet avertissant que la journée se trouvait à l’équerre, je ressentais une douleur lancinante, jusqu’au coude et ma main était toute sale de sang séché et craquelé. J’allai m’asseoir près du Père Henri, le dos appuyé à un arbre dont les bourgeons venaient d’éclater pour saluer l’arrivée du printemps. En silence nous mâchions nos tartines trempées dans la pitance de nos gamelles réchauffées dans un vaste bac en fer noir dont l’eau bouillonnait, sur un lit de braise.

Le Père Henri me tendit son quart culotté d’une croûte noirâtre sur le bord, et rempli d’un petit vin rosé. « Tiens, p’tit, bois ça. C’est de ma récolte. » Je la trouvais excellente, cette piquette qui me rafraîchissait le gosier. Repas rapidement expédié. Conversation avare comportant quelques phrases étriquées, entre deux bouchées.

Après une heure de pause, je reprenais la broche et la massette, la main tremblante. Les coups, de plus en plus mal assurés, devenaient inefficaces et quelques maigres éclats s’arrachaient au bloc avec bien du mal. A plusieurs reprises, le Père Henri me prit les outils des mains et me dispensa de sages conseils. « Regarde-moi bien, Regarde bien comment je tiens ma broche, comment je la tiens inclinée et où je la place. Vois, un seul coup de massette, pas très fort pourtant, tiens… » Et l’éclat s’envola, puis un autre, un autre encore, des éclats réguliers, calibrés, laissant apparaître un parement dégrossi, comme s’il s’était caché dans une gangue enlevée par ces vieilles mains expertes. « Tu vois, ce n’est pas difficile, tu enlèves seulement ce qui est en trop. Pas beaucoup à la fois, des coups sûrs, réguliers, secs, des coups qui portent, qui portent sur la broche, pas sur la main. Ca, vois-tu, dit-il en touchant ma main meurtrie, c’est autant de coups perdus pour toi et pour le patron ! »

Lorsque le soleil déclina derrière la colline, faisant à nouveau couler sur son flanc les reflets cuivrés tachetés du vert sombre des buis étriqués, le sifflet retentit peu après que la cloche eût égrené les sept coups du soir.

La carrière s’apaisa peu à peu. Les machines s’endormirent. Les hommes se dispersèrent. Seul, un marteau résonnait sur l’enclume, là-bas dans le petit atelier sombre. Je rangeai mes outils, les broches déjà usées d’avoir été si mal traitées. Je regardai mon travail… Le parement à peine ébauché. Je regardai le morceau du Père Henri, qu’il avait attaque peu avant midi. Deux faces apparaissaient, parfaitement bouchardées, ciselure relevée au pourtour. Un lit était amorcé.

Jamais, jamais je n’arriverais… J’étais découragé, et je n’ai pas honte de l’écrire, à dix-neuf ans, je sentais les larmes me monter aux yeux. Etait-ce la douleur de la main blessée, ou le dépit de ce premier échec ? Une poigne amicale mais autoritaire s’abattit sur mon épaule. « Alors, petit, ça va ? Elle ne se laisse pas faire facilement celle-là, hein ? Elle est rébarbative au début, cette pierre, et puis après quand on la connaît, elle devient comme une femme, on en tombe amoureux ! Te décourage pas, va, petit. Aujourd’hui, elle t’a mordu la main. C’est normal, elle cherche à se défendre, mais ne te laisse pas faire, cogne-lui carrément dessus, demain, tu verras, tu la materas ! » Demain… Est-ce que j’aurais le courage de reprendre la massette, demain ?

Bien sûr, demain… les jours suivant…

Première journée à la carrière, dans l’Ain, voici trente ans… Il y en eut quelques autres qui se succédèrent, de ces journées pénibles. J’y restai presque six mois, dans ces carrières, et j’ai appris bien des choses en si peu de temps : l’ouvrage était exécuté à la main, à la force des poignets, que ce soit l’extraction, la taille ou le bardage. En est-il toujours ainsi aujourd’hui, à la carrière ? Et s’il en était toujours ainsi, notre métier pourrait-il survivre ?

Un Français perce le secret des bâtisseurs de cathédrales.

Que l'on soit à l'extérieur ou à l'intérieur d'une cathédrale, nous sommes séduits par son architecture et sa profusion de décors. Mais une autre dimension nous interpelle : leur construction. Quels hommes ont eu l'audace de lancer de tels défis ? Comment ont-ils réalisé ces prouesses techniques ? La réponse à ce "mystère des cathédrales" n'est-elle pas à chercher dans le génie des bâtisseurs ? Ne serait-ce pas ce que les penseurs médiévaux ont appelé « l'Éternelle Sagesse » ?

Dans cette vidéo Claude Oberlin partage avec vous une découverte incroyable qu'il a faite en étudiant, in situ, l'Abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire. En se penchant sur les marques lapidaires présentes dans l'Abbaye, il a découvert des formes. Et il s'avère que ces formes représentent en fait une équerre. Claude va nous expliquer comment, à l'aide d'une simple équerre, les bâtisseurs ont réussi à construire cette Abbaye. Un exploit d'une simplicité témoin du génie de ces bâtisseurs !

Pensées

  • ➩ De la Connaissance.
  • ➩ Etre Franc-Maçon.
  • ➩ Toi mon Frère.
  • ➩ La marche : figure spatiale de l'itinéraire d'une vie.
  • ➩ L’insouciance de l’avenir ?
  • ➩ La sainte religion chrétienne.
  • ➩ De la Fraternité.
  • ➩ Des vérités initiatiques.
  • ➩ De la règle fondamentale de la foi.

De la Connaissance

Le chemin maçonnique n’est pas fait que d’intuition, c’est-à-dire de connaissances immédiates sans intermédiaire mais d’épreuves. Le besoin d’une réalisation spirituelle doit être, il est vrai, basé sur une « pratique solide » des écritures sacrées et des institutions qui en sont détentrices. C’est l’exonération de toute précarité historique qui confère aux aspects rituéliques le privilège d’une permanente actualité. La Connaissance est source de vie, non les hommes. Cette Connaissance implique l’amour de l’autre, le respect de l’autre et un retour à notre origine supranaturelle. L’acte ou les actes rituels que nous faisons, actes devant être conformes à la Tradition, opèrent en général dans la totalité de l’être humain. Nos actes opèrent une réalisation de ce qui nous constitue, dans notre propre possibilité non encore manifestée.

Oui, la « Connaissance » est le grand secret du chemin du Franc-maçon car c’est la seule réalité sensible de notre vie terrestre. Notre réalisation spirituelle implique de facto la disparition de l’illusion du moi et la connaissance d’une dualité « sujet-objet ». Et c’est par une Connaissance supérieure que nous pouvons aboutir à une possibilité d’expression du « soi unique ». Notre Connaissance ne doit pas être seulement mentale sinon elle n’est que reflet d’une ombre que nous nommons « connaissance ou savoir ». Nous parlons trop souvent de « cœur » qui de nos jours représente l’empathie et qui n’est que le centre de l’individualité humaine envisagée dans son intégralité mais nous ne sommes alors que dans le monde de l’intellect pur. L’étude du symbole et du symbolisme nous permet d’avancer et de devenir « lumière intérieure ». Mais elle ne doit pas devenir un « vêtement livresque » mais une Connaissance silencieuse et « non agissante ». Nous ne sommes peut-être qu’un point, mais il est placé au milieu du cercle, Point pendant du Ciel et de toute la Nature, au-delà du mental et au-dessus de notre être crée.

Être Franc-maçon

Être Franc-maçon est un « état » et non ... une rente. Nous devons être hors du temps mais au milieu du temps profane, ce qui n’est pas simple. Mais la Maçonnerie franche et acceptée suppose l’existence de certains hommes « inconnus » qui ont entre leurs mains un dépôt sacré. Et c’est en eux que l’on doit puiser notre confiance, non à ceux qui espèrent être admis à des « secrets miraculeux », à ceux qui ne cherchent dans la franc-maçonnerie que des « liaisons utiles » et qui finalement se trouvent face à eux-mêmes, désœuvrés avec leur orgueil flatté et qui se trompent eux-mêmes, qui finalement ne s’éblouissent qu’eux-mêmes mais qui, malheureusement « déstabilisent » l’autre dans sa quête initiatique.

Être Franc-maçon

Être Franc-maçon est un « état » et non ... une rente. Nous devons être hors du temps mais au milieu du temps profane, ce qui n’est pas simple. Mais la Maçonnerie franche et acceptée suppose l’existence de certains hommes « inconnus » qui ont entre leurs mains un dépôt sacré. Et c’est en eux que l’on doit puiser notre confiance, non à ceux qui espèrent être admis à des « secrets miraculeux », à ceux qui ne cherchent dans la franc-maçonnerie que des « liaisons utiles » et qui finalement se trouvent face à eux-mêmes, désœuvrés avec leur orgueil flatté et qui se trompent eux-mêmes, qui finalement ne s’éblouissent qu’eux-mêmes mais qui, malheureusement « déstabilisent » l’autre dans sa quête initiatique.

La marche : figure spatiale de l'itinéraire d'une vie

Est mystique celui ou celle qui ne peut s'arrêter de marcher et qui avec la certitude de ce qui lui manque, sait de chaque lieu et de chaque objet que ce n'est pas ça, qu'on ne peut résider ici ni se contenter de cela. Certes, ces paroles auraient pu renvoyer à Jean-Joseph Surin ou à Pierre Favre, cet autre savoyard et voyageur abrahamique parcourant l'Europe en pleine mutation. Mais ne s'agit-il pas aussi de lui comme un de ceux qui découvrent que la vérité est toujours en avant de soi et que c'est en marchant qu'on la découvre toujours plus loin. Avancer en s'arrachant à ce qui retient devient l'expérience fragile d'une liberté toujours plus exigeante à mesure qu'elle se découvre plus radicale. Comme nous le savons, ce qui importe en définitive dans la marche, ce ne sont pas les raccourcis qui rallongent, ni l'impatience du temps qui passe, ni le refus des chemins habituels pour les chemins de traverse, ce sont les lieux traversés, ce sont ces rencontres improbables et proprement déroutantes, c'est l'attente de demain et d'ailleurs qui remet en route, c'est l'horizon qui attire et se dérobe. La marche est la figure spatiale de l'itinéraire d'une vie qui est de toujours et de partout parce qu'il s'agit de la quête passionnée de l'autre : il s'agit d'aller en avant de soi, de questionnements anciens en interrogations nouvelles, vers ce qui est toujours au-delà et requiert patience et intelligence.

Michel de Certeau : La Fable mystique

Michel de Certeau, né le 17 mai 1925 à Chambéry et mort à Paris le 9 janvier 1986, est un intellectuel jésuite français auteur d'études d'histoire religieuse (surtout la mystique des XVIe et XVIIe siècles) comme le montre son ouvrage La fable mystique, édité en 1982, et d'ouvrages de réflexion plus générale sur l'histoire, la psychanalyse, et le statut de la religion dans le monde moderne. Jésuite, il restera toujours fidèle à cette institution, bien qu'évoluant dans ses marges. Il est co-fondateur de l'École Freudienne de Paris, autour de Jacques Lacan. Il s'engage en faveur des étudiants en 1968. Historien de la mystique et a minima « convaincu d'expériences », Michel de Certeau est une personnalité complexe dont l'œuvre traverse tous les champs des sciences sociales. En 1984, il est élu directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales avec comme intitulé général de ses séminaires : Anthropologie historique des croyances, XIVe-XVIIIe siècles. L'influence psychanalytique se retrouve fortement dans son œuvre historiographique, où il analyse le « retour du refoulé » au travers des limites arbitraires de l'histoire officielle, et la survivance du « non dit » dans les marges de l'écrit. Il est une référence, souvent cité dans les recherches liées aux Cultural Studies

Avril 2020 : L’insouciance de l’avenir

Notre épreuve de confinement va elle s’arrêter comme elle a commencé, dans l’insouciance de l’avenir ?

Mais pourtant notre devenir continue et notre spiritualité ne doit ni s’émousser ni s’éteindre.

Dieu a su préserver nos familles, remercions-le en lui donnant du bonheur en parlant de lui dans notre quête de spiritualité, à son service et au service des autres Frères et Sœurs.

Notre sacerdoce est là et notre mission est forgée en lettre de feu devant nous : « être au service ! »

GPIO GLLR : Statue d’un compagnon dans la Collégiale de Saint-Marc La Lande Deux Sèvres.
Statue d’un compagnon dans la Collégiale de Saint-Marc-La-Lande Deux-Sèvres.

La sainte religion chrétienne

Il est fort souvent fait reproche aux loges de Tradition de faire référence soit à la « Sainte religion chrétienne » (Rite Ecossais Rectifié) ou à « une fraternité sainte » (Rite de Stricte Observance du baron Von Hund).

Nous allons de suite nous pencher sur la proclamation officielle du Convent de Wilhemsbad de 1782 lors de la réunion des loges de Stricte Observance Templière.

Nous avons résolu de déclarer comme nous déclarons et protestons que l’unique but de notre association est de rendre, ainsi que chacun de ses membres, recommandable et utile à l’Humanité pour l’Amour et l’étude de la vérité, par l’attachement le plus sincère aux dogmes, devoirs et pratiques de notre sainte religion chrétienne, par notre soumission et obéissance aux souverains et aux lois de nos patries respectives, par une bienfaisance éclairée et universelle, dans le sens le plus étendu, enfin, par une pratique constante de toutes les vertus religieuses, morales, patriotiques et sociales...

La sainte religion chrétienne est bien présente dans le Rite de Stricte Observance (certes relevant plus du piétisme allemand) et le Rite Ecossais Rectifié. L’exhortation du Vénérable Maître de loge lors de la réception d’un apprenti nous le confirme sans détour : « Oui Monsieur, c’est l’évangile de saint Jean, croyez-le, ma parole vous en assure ! » R.E.R. et « Le livre sur lequel vous posez la main est le livre des Saintes Ecritures ! » R.S.O.

Il est clairement indiqué également que la nature de ce que l’Ordre considère « comme le gage du serment, c’est à dire ce qui est le fondement même de la fraternité » est bien la religion chrétienne.

Dans les rituels du Régime Ecossais Rectifié il est fait référence sans cesse au Christ lui-même dans les termes évangéliques et invite à méditer le saint Evangile qui est le « propre de toute vie chrétienne ».

Qu’il s’agisse ainsi de l’évocation d’un « Dieu créateur » au Rite de Stricte Observance ou du « Grand Architecte de l’Univers » au Rite Ecossais Rectifié la notion de sainte religion chrétienne y est toujours aussi prégnante.

Au Rite Ecossais Rectifié, le triangle équilatéral au-dessus du dais de la Loge est une référence à Dieu non discutable et montre la notion de « descente du verbe », mystère central de la doctrine chrétienne auquel est consacré le prologue de l’évangile de saint Jean, page ouverte dans la Bible placée sur la table du Maître de Loge.

Au rythme des différentes réceptions le maçon se voit sans cesse rappelé à ses devoirs et à son appartenance à la religion chrétienne. Ceci lui est d’ailleurs rappelé dans les règles de ses devoirs qui sont empreintes dans son cœur dont il est instruit par la raison et perfectionné par la religion.

La Bible est toujours présente et ouverte pour tous. Il ne suffit pas que le candidat ait la connaissance et du respect pour la Bible qui ne témoignerait pas d’un attachement de tout son être car que vaudrait un engagement pris sur la Bible pour qui la considère comme seulement un « fait culturel ».

« L’Ordre (des francs-maçons) ne veut que des déclarations libres » nous est-il précisé dans les rituels. Ainsi dans le rituel on retrouve la distinction entre tolérance et indifférence, comme entre liberté et licence. La tolérance s’entend pour ce qui concerne les confessions chrétiennes les unes par rapport aux autres, mais l’Ordre n’est pas « juge des titres que possède le franc-maçon pour se déclarer chrétien ». Le franc-maçon comme tout homme ne se retrouve donc toujours que face à lui-même, dans sa vérité intérieure, parfois différente de la vérité extérieure, dans le cadre d’une société humaine où il tente de vivre sa foi et les valeurs chrétiennes qui s’y attachent.

Eglise Saint Hilaire de Niort l'ange aux fleurs de lys. Collection privée Eglise Saint Hilaire de Niort l'ange aux roses. Collection privée
Il est donc un Homme Libre dans une Loge Libre.

Pour finir cet essai maçonnique ne pourrait-on pas clore ce sujet par cette définition : « Celui qui est la vérité même, le réparateur, le rédempteur, le verbe incarné, l’agneau de Dieu, la nouvelle loi de grâce et de vraie lumière ne professe-t-il pas un « christocentrisme », notion propre à la doctrine du Rite Ecossais Rectifié. »

De la Fraternité

L’amour fraternel ne se choisit pas. Il s’impose à partir du moment où la réception a eu lieu. Par ailleurs, il s’adresse à tous les Frères. Il doit conserver envers tous ses Frères et Sœurs une fraternité sainte, la fidélité du cœur et un amour céleste. Par conséquent, il ne peut y avoir un Frère que l’on aime plus ou moins que les autres dans le domaine initiatique, car nous sommes tous dans la voie initiatique.

L’amour fraternel est dégagé de toute ressemblance ou différence ; il réunit des êtres de toute race, de toute idée politique, de tout milieu social ou professionnel, dans une parfaite égalité et une totale tolérance. Il réunit des êtres qui ne se seraient sans doute jamais rencontrés dans le monde profane, et qui ont désormais comme seule parenté, au-delà de toute Obédience, de tout Rite et Rituel, celle d’avoir reçu la Lumière.

L’amour fraternel ne varie pas, comme dans le domaine affectif ; il est immuable, car il repose sur valeur divine, sacrée et éternelle.

La véritable démarche d’amour fraternel est une démarche qui ne demande pas de réciprocité. On aime pour aimer, pas pour être aimé. Toute autre conception est une conception profane qui ne peut conduire qu’à la déception, à la douleur et à l’échec à plus ou moins long terme.

Et si, malgré notre quête, il nous arrive d’avoir des faiblesses, souvenons-nous que, pour être de bons Maçons, il nous faudra sans doute travailler toute notre vie.

Des vérités initiatiques

Il est vrai que, par rapport à la confiance que nous avions investi en notre Frère, nous avons eu peur qu'il se perde dans des travaux exotériques. Mais grâce à Dieu il a retrouvé le chemin de la « Maison. » Il est vrai qu’il ne suffit pas de posséder un grade maçonnique pour se croire maçon, la vie est souvent semée d’épines.

Eglise Pierre de Melle Le tireur d'épine. Collection privée
la vie est souvent semée d’épines.

Nos cérémonies n’ont pas de vertu sacramentelle et nulle « consécration » n’a de pouvoir de faire un maçon car en toute initiation effective l’initié se fait lui-même. Certes notre pénétration intellectuelle est parfois loin d’être géniale car la vie « moderne » laisse peu de loisir pour la méditation et dans ces moments-là nous nous nous tenons souvent qu’à la surface des choses. Pour découvrir les « vérités initiatiques » il faut toujours approfondir notre travail et s’astreindre à des efforts persévérants qu’il nous faut d’ailleurs parfois graduer afin de venir en aide à notre faiblesse humaine. Il s’agit en toute occasion de partir de l’apprentissage pour arrivera à la vraie maitrise. Il nous faut donc toujours avoir l’héroïsme des compagnons de Jason et avoir toujours en vue directe notre capacité de pardon et d’Amour.

De la règle fondamentale de la foi

[...] Je me crois bien fondé à penser que c’est tenter Dieu que de lui demander sous le prétexte spécieux d’une prétendue foi, une espèce de miracle pour obtenir des choses, pour lesquelles sa Providence à établie des moyens ordinaires et à la portée de tous ; et que la plupart des demandeurs sont ordinairement punis de leur témérité, qui le plus souvent tourne à leur honte par le non succès. Je ne doute pas néanmoins que lorsque les secours ordinaires manquent, une foi vive puisse opérer des effets étonnants, parce que celui qui la donne est le tout puissant ; mais prétendre comme on l’établit ici, que cette foi vive et pure qui peut guérir des maladies, sauver des périls , faire marcher sur les eaux, et transporter les montagnes dépende de la volonté de l’homme, c’est une grande erreur et une sorte d’impiété, qui renversant tous les fondement de la foi, révolte l’homme instruit. Pierre qui à la voix de son Maître, à la Divinité auquel il croyait encore faiblement, marche sur les eaux, en était incapable par lui-même et n’a pu le faire que parce que son Maître, après lui avoir reproché son peu de confiance en lui, lui a donné à l’instant même le degré de foi nécessaire pour qu’il pût marcher sur la mer et se rapprocher de lui ; il retira un instant ce haut degré de foi, sans lequel il ne pouvait aller plus loin, et qui est au dessus de tout pouvoir humain ; Pierre se sentant plonger, réclame le secours retiré, et fut exaucé. Le tout fut opéré pour faire éclater devant tous les disciples la gloire de la Divinité de leur Maître, encore trop méconnue, et fortifier leur confiance en lui. Telle est la règle fondamentale de la foi, elle vient de Dieu et non de l’homme ; l’homme ne peut que se disposer par les efforts de sa volonté à se rendre digne de la recevoir. Toute autre doctrine est erronée. [...]
Jean-Bpatiste Willermoz : Lettre au Frère Achard du 28 pluviose an XIII, finie le 8 ventôse Ms. Fds Gal 5456 (II)

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